La Bretagne continue de gronder, malgré le report de l’écotaxe. Après la destruction des portails et bornes, symboles du nouvel impôt, ce sont les radars qui sont victimes du vandalisme. Depuis début novembre, ce sont plus de 40 radars qui ont été attaqués, a annoncé dimanche la préfecture de la région.
44 radars vandalisés, la moitié hors d’usage. "Depuis le mois de novembre, nous constatons une augmentation des dégradations commises contre les radars qui contrôlent la vitesse. A ce jour, plus de 40 ont été vandalisés. Sur ces 40, plus de la moitié sont hors d'usage", a affirmé sur Europe 1 le préfet de région Patrick Strozda, au lendemain de l'incendie de six radars en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes-d'Armor. Il a ajouté que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls lui avait "personnellement donné des consignes pour qu'une surveillance particulière soit mise en place dans les quatre départements de Bretagne pour, soit prévenir ce type d'infraction, soit interpeller les auteurs".
Des premières interpellations. Des consignes, aux actes : "trois personnes ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche alors qu'elles s'apprêtaient à détruire un radar à Saint-Jean-de-Vilaine, en Ille-et-Vilaine", a précisé le préfet. Dans le Finistère, les gendarmes ont surpris et mis en fuite samedi soir plusieurs individus qui tentaient d'incendier un radar automatique. Les suspects n’ont pas pu être rattrapés.
30.000 euros par radar. Un radar n’est pas gratuit et sa destruction coûte cher. "Ceci a un coût pour la collectivité, le coût moyen d'un radar est de 30.000 euros : c'est donc le contribuable qui une fois de plus va être sollicité", a explique Patrick Strozda. Les radars ne sont pas les seules victimes de ce vandalisme : les portiques et les bornes ont aussi un prix. Chaque portique écotaxe détruit, et donc à remplacer, coûte entre 500.000 euros et un million d'euros, selon la largeur de la route enjambée. Une borne, la bagatelle de 250.000 euros. Le simple fait d’enlever les portiques pour éviter leur destruction se chiffre à 130.000 euros pièce.
Quelques réactions politiques. Nathalie Kosciusko-Morizet a estimé que l’origine de cette fronde avait pour origine la "politique fiscale" de M. Ayrault, mais que cela "ne justifie pas ces actes d'exaspération" contre les portiques ou bornes écotaxe. De son côté, Marine Le Pen, a expliqué qu’elle "comprenait" la colère des manifestants. Elle a prévenu qu’il y avait une "révolte" qui pourrait déboucher sur une "révolution".
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