L'accident arrive six mois après Fukushima. Un four a explosé lundi, peu avant midi, sur le site nucléaire de Marcoule, dans le Gard. Bilan : un salarié tué et quatre autres personnes blessées. L'incendie, provoqué par la détonation, a été maîtrisé peu après 13 heures, et l'Autorité de sûreté nucléaire a déclaré l'accident "terminé" vers 16 heures, précisant qu'il ne comportait "pas d'enjeu radiologique ni d'action de protection des populations".
La ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s'est rendue sur place en fin d'après-midi, a estimé qu'il n'y avait "aucune raison de s'inquiéter". "C'est un accident industriel sur un site nucléaire, qui appelle une émotion et une vigilance", a-t-elle ajouté après avoir rencontré la famille de la victime décédée.
Le ministre de l'Énergie, Eric Besson, a affirmé qu'il n'y avait "pas de risque radioactif", estimant que l'incident était un "accident industriel et non pas un accident nucléaire". Roland Vierne, porte-parole de la Socodéi, filiale d'EDF qui exploite le site, a affirmé sur Europe 1 qu'il n'y avait "aucune conséquence en matière de rejets dans l'environnement en dehors du local dans lequel s'est déroulé l'accident".
Les blessés pas contaminés
Le bâtiment n'a pas été endommagé et les blessés ne seraient pas contaminés. L'un d'eux, qui se trouvait dans un état grave, a été évacué vers Montpellier, a annoncé la filiale, qui gère ce Centre de traitement et de conditionnement des déchets de faible activité (Centraco).
Chantal Jouanno, ministre des Sports et ancienne ministre de l'Ecologie, a jugé sur Europe 1 qu'"on n'a pas les éléments d'enquête qui permettent de dire quelles sont les raisons de cet accident".
Périmètre de sécurité
Après l'incident, un périmètre de sécurité a été installé en raison des risques de fuite, ont précisé les pompiers. Mais d'après le ministère de l'Intérieur, "aucune mesure de confinement ou d'évacuation" des salariés du site "n'a été nécessaire".
L'explosion s'est produite dans un four utilisé pour faire fondre des déchets radioactifs métalliques de faible et très faible radioactivité, et qui permet de réduire leur taille afin de les stocker plus facilement. L'accident est sans doute du à "une réaction chimique peu violente", a estimé sur Europe 1 Francis Sorin de la Société française d'énergie nucléaire. "Ça peut être aussi une explosion due à la criticité, c'est-à-dire qu'à un moment, il y a une réaction nucléaire, une réaction en chaîne qui s'amorce mais qui ne peut pas durer. Elle est de très faible intensité mais elle suffit pour faire une explosion", a-t-il précisé.
"Il ne faut pas paniquer"
"C'est la première fois que ça nous arrive en 15 ans", a souligné sur Europe 1 la responsable de la médecine du travail. "Il ne faut pas paniquer. On se tient informés mais pour l'instant, on nous a juste demandé de s'enfermer dans le bâtiment et de ne pas sortir".
Une enquête va être diligentée afin de déterminer les causes exactes de l'accident. L'Agence internationale de l'énergie atomique, l'AIEA, a demandé à la France des informations sur l'explosion. Le centre de crise de cette agence de l'ONU a été "immédiatement activé".