A partir de jeudi, Europe 1 s'associe à France 2 et le Monde pour inviter les 18-34 ans à dresser leur autoportrait à travers un questionnaire en ligne. A l’occasion du lancement de cette opération "Génération quoi", nous avons interrogé les internautes sur la page Facebook d’Europe 1 et sur Twitter : "Votre génération est souvent dépeinte comme individualiste, réfractaire à l’autorité et désenchantée : vous reconnaissez-vous dans ce portrait ?". Voici une sélection de vos témoignages.
# ILS NE SE RECONNAISSENT PAS DANS LA GENERATION Y
La génération Y est dite individualiste, réfractaire à l’autorité et désenchantée. Une description qui est loin de faire consensus parmi les sociologues. Les études se multiplient, mais elles sont loin d’être uniformes : "Les bases méthodologiques sur lesquelles s'appuient les études nous paraissent peu fiables", remarquent les spécialistes du travail François Pichault et Mathieu Pleyers. Ce concept ne fait pas non plus consensus auprès des 18-34 ans : vous avez été nombreux à ne pas vous reconnaître dans ce portrait, comme Sarah, 19 ans : "J’ai souvent un casque sur les oreilles… Mais c’est pour écouter Mozart et du bon vieux rock. Je ne suis ni désenchantée, ni individualiste".
• Lou 18, ans : "Ce portrait sonne faux"
"Ce portrait sonne faux. Il faut faire attention aux mots que l’on emploie. Je n’ai pas de téléphone portable, je fais de la musique, j’aime les études, je ne télécharge pas illégalement et je préfère les films d’auteur. Je suis heureuse d’aider les autres. Et je ne pense pas être la seule à croire encore en la possibilité d’accomplir des grandes choses dans ce monde. Ce qui me manque peut-être : un peu de reconnaissance !".
• Sébastien, 29 ans : "Ce n'est pas moi"
"Ce n’est pas moi : je ne me reconnais pas dans ce qui est dit sur notre génération. Je travaille depuis maintenant 7 ans dans la même entreprise et je m’investis politiquement dans le but d’améliorer la vie de mes concitoyens. Je préfère aider, écouter, rire et faire rire que me centrer sur moi-même".
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# LA FAUTE A LA CRISE
D’où vient ce cliché ? Pour Adrien, c’est la génération X qui a répandu l’image d’Epinal du jeune individualiste : "Ceux qui nous décrivent ainsi sont réactionnaires". Mais est-ce si simple ? Car certains se reconnaissent dans cette image, comme Nathalie, 27 ans : "Je suis née dans une famille monoparentale modeste. J’ai peur pour mon avenir et je ne serai jamais propriétaire malgré de nombreux jobs étudiants pendant mes études. Alors oui je suis ma priorité : génération égoïste". Selon nombre d'entre vous, la crise économique rend votre génération individualiste et désenchantée. "Individualiste par la force des choses", résume ainsi Jan.
• Loïc, 18 ans : "La crise économique nous rend individualistes".
"Je suis en classe prépa pour entrer dans une école de commerce. Il y a de plus en plus de pression autour des études et du travail à cause de la crise économique. Cette concurrence accrue fait de nous des êtres plus individualistes. Un individualisme également marqué par l’avènement du virtuel : les réseaux sociaux nous donnent l’impression d’exister socialement mais nous enferment sur nous-mêmes".
• Constance, 25 ans : "C'est bien de remettre en question ce qui se passe dans le monde".
"Je suis née avec la crise et je l’ai subie de plein fouet. C’est sûr que les jeunes de ma génération ont tendance à remettre en question ce qui se passe dans le monde, mais je pense que ça fait du bien à tout le monde. Ce qui compte, c’est la mixité des âges, des sexes, des origines, non ? (…) Je ne me plairais pas dans une entreprise traditionnelle, hyper cloisonnée. Je ne suis pas pour autant une rebelle : je me contente de construire ma route, et de m’assumer financièrement, sans rien demander à personne".
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# A LA RECHERCHE DE NOUVEAUX MODELES
Selon vous, "individualiste, réfractaire à l’autorité, désenchanté" sont des adjectifs qui reflètent davantage l’époque que votre génération en elle-même. Et vous proposez d’autres adjectifs pour vous caractériser : "Nous sommes une génération généreuse et enthousiaste. Y pour Yeah !", s’exclame Bernard. Damien, quant à lui, prône le partage : "Et pas que le partage de ses photos de vacances sur Facebook". Vous êtes nombreux à œuvrer pour la collectivité, comme Angèle, qui a choisi de travailler dans une association, au prix de sacrifices financiers. Difficile en effet de définir avec un mot-valise ("Génération Y") une génération à la recherche de nouveaux modèles et traçant sa propre voie. L’enquête lancée jeudi donnera en tout cas du grain à moudre aux sociologues.
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