Luc Ferry accusé d'avoir fait l'école buissonnière. Le professeur de philosophie est convoqué mercredi par le président de l'Université Paris-Diderot, Paris 7, où il était censé donner des cours de philosophie à la rentrée 2010, rapporte le Canard Enchaîné qui titre Un emploi fictif pour le moraliste Luc Ferry.
"Le mauvais élève (Luc) Ferry est convoqué, ce mercredi 8 juin, par le président de la fac. S'il ne se présente pas, l'université est bien décidée à lui réclamer le remboursement de son salaire - 4.499 euros net par mois - pour toute l'année scolaire" (2010-2011), précise l'hebdomadaire. "Depuis 1997, Luc Ferry est employé et payé (sauf quand il était ministre) comme professeur des universités à Paris 7 (...) mais les ministres de l'Enseignement successifs l'ont dispensé d'assurer ses cours en raison des charges qui lui étaient confiées par ailleurs", selon le Canard.
"La procédure est parfaitement légale, juste un chouïa complaisante. Car les charges qui incombent à notre philosophe ne sont pas trop accablantes", ajoute le journal qui rappelle que "depuis 2004, (Luc Ferry) est +président délégué+ du Conseil d'analyse de la société, un comité Théodule chargé de pondre des rapports pour Matignon".
Une dispense terminée depuis le 30 septembre
Le Canard Enchaîné précise que cette "dispense a pris fin le 30 septembre 2010", date depuis laquelle l'ancien ministre de l'Education nationale "a donc obligation de disserter pendant 192 heures par an" devant des étudiants.
Mais Luc Ferry ne s'est jamais présenté "tout en continuant de toucher son salaire malgré trois courriers de Vincent Berger, le président de Paris 7 : le 14 octobre 2010, le 15 novembre et le 31 mai, date à laquelle l'affaire a été abordée en conseil d'administration, selon le Canard.
Dans le courrier du 31 mai, adressé en recommandé avec accusé de réception, dont Le Canard Enchaîné publie des extraits, Vincent Berger rappelle à Luc Ferry "l'obligation d'effectuer (son) service d'enseignant statutaire, comme les autres professeurs de l'université (...)". "Je vous invite donc à prendre contact avec moi avant le mercredi 8 juin dernier délai", selon la lettre de Vincent Berger qui propose "une douzaine d'interventions" entre le 15 juin et le 13 juillet.
La semaine dernière, l'ancien ministre a créé la polémique en accusant un ancien ministre d'avoir eu des relations pédophiles au Maroc.