"Je me suis dit : 'il doit être vraiment amoureux pour ne pas voir les conneries qu’il fait'". Une surveillante de la maison d’arrêt de Versailles a raconté à Europe 1 les relations qu’ont entretenues Florent Goncalves, le directeur de l’établissement à la maison d’arrêt pour femmes de Versailles, et la jeune Emma, l’appât d’Ilan Halimi dans l’affaire du "Gang des barbares", alors que la jeune femme était incarcérée.
"On ne savait jamais où il était avec cette détenue"
Le comportement que notre chef d’établissement avait avec cette détenue n’était pas normal", assure la surveillante. "Il était toujours en audience avec elle, il la recevait dans des salles où on ne la voyait pas, on ne savait jamais où il était avec cette détenue (…) Les audiences duraient deux, trois heures et devenaient de plus en plus systématiques", ajoute l’agent pénitentiaire.
Entre décembre 2009 et octobre 2010, Florent Goncalves, le directeur de la prison, aurait eu des relations sexuelles avec Emma, en échange de diverses faveurs. Il a été mis en examen mercredi pour "remise illicite d’une somme d’argent et d’objets interdits à une détenue".
"On sentait qu’il lui donnait des avantages", a témoigné l'une des surveillantes de l'établissement :
Dès qu’il s’agissait de cette détenue, on n’osait pas dire non, on disait "voyez avec le chef d’établissement", explique la surveillante de prison. Florent Goncalves aurait fait passer à la jeune femme des colis, de l’argent, des cartes et des puces téléphoniques. Le directeur d'établissement lui aurait même acheté un gâteau d'anniversaire.
"Ce qui intéressait Emma, c'était son dossier"
"Cela donnait un climat malsain dans lequel on n’était mal à l’aise vis-à-vis de son comportement", témoigne l’agent pénitentiaire. "Personnellement, je me suis dit, il doit être complètement aveuglé pour ne pas s’en rendre compte". La surveillante de prison prend alors son courage à deux mains et décide d’aller en parler à Florent Goncalves. Le chef d’établissement nie les faits et lui répond qu’elle "se fait des idées".
La surveillante affirme s’être également entretenue avec Emma. Selon l’agent pénitentiaire, la seule chose qui intéressait la jeune femme, "c’était son dossier pour pouvoir être libérée". Dans cette affaire, la principale intéressée a été mise en examen, pour recel et a été transférée à la prison de Fresnes.