C'était une fois de plus, une fois de trop. Il y a dix jours, un salarié handicapé de l'entreprise Intertechnique située à Plaisir, dans les Yvelines, a tenté de mettre fin à ses jours dans les locaux de l'entreprise. Après quelques heures de coma, le salarié s'en est finalement sorti. Les représentants du personnel accusent aujourd'hui la direction de n'avoir rien fait pour améliorer sa situation, malgré leurs multiples alertes.
Chaque matin, ce salarié atteint de la maladie de Parkinson, trouvait sur sa place de parking handicapé, la plus proche du lieu de son poste de travail, une voiture qui n'avait rien à y faire. La situation dure depuis des mois mais la direction ne répond pas à ses plaintes.
"Vous ne me reverrez pas"
Déjà sous pression, fatigué selon ses proches et fou de rage, il décide de rentrer chez lui. Deux jours plus tard, il envoie un message à ses voisins de bureau. "J'en ai marre, vous ne me reverrez pas", écrit-il. Dans l'après-midi, il finit cependant par revenir sur son lieu de travail. Mais il a avalé de nombreux médicaments. Le salarié s'installe alors à l'accueil de l'entreprise, filiale du groupe Zodiac Aerospace, et tombe dans le coma.
"Ça fait déjà des mois, bien entendu, que l'on alerte des problèmes sur les places 'handicapés'", regrette Jean-Yves Le Tutour, le secrétaire du Comité hygiène sécurité et conditions de travail. "Il l'a fait X fois par mail et par contact à la direction du personnel qui n'a rien fait. Quelque part, c'est de leur responsabilité", accuse-t-il.
La directrice générale d'Intertechnique regrette de son côté "l'incivilité d'une poignée de personnes qui fait que ce type d'événement intervient". Aujourd'hui, Yannick Assouad réfléchit à "des mesures plus sévères", et sur Europe 1 elle a assuré vouloir "rappeler les règles de fonctionnement de vie ensemble à l'ensemble des salariés et améliorer le dispositif existant qui pourrait inclure des mesures répressives".
Une place désormais réservée
Un représentant de la direction a rendu visite à la victime à l'hôpital. Désormais, une place de parking lui sera réservée. Une cellule psychologique a aussi été mise en place au sein de l'entreprise pour écouter les salariés sous le choc.