Jusqu'à présent, en terminale, les élèves étudiaient les différents types de famille, sauf… la famille homoparentale. Cet oubli devrait être rectifié dès la rentrée scolaire 2012-2013 mais, uniquement pour les élèves de terminale littéraire dans la spécialité "Droit et grands enjeux du monde contemporain" (DGEMC).
Un seul mot pour tout changer
Cette "avancée ne concerne que les terminales L car elles sont les seules à avoir la spécialité DGEMC au programme", précise le coprésident de l'association des familles homoparentales (ADFH), Alexandre Urwicz.
Au départ, le texte du programme DGCEM, intitulé "L'évolution de la famille" stipulait : "après avoir constaté l’absence de définition de la famille, on montrera, par une analyse juridique et historique qu’elle a profondément évolué et qu’elle est devenue multiforme (famille biologique, adoptive, monoparentale, recomposée, nucléaire, élargie) et on proposera aux élèves d’en rechercher une définition".
Dans le nouvel intitulé du programme, la mention "homoparentale" sera inscrite entre les termes "monoparentale et recomposée" selon le Bulletin officiel spécial du ministère de l'Education nationale paru en septembre.
"Les textes officiels concernant les lycées évoquaient déjà l'homosexualité, mais c'est la première fois qu'ils évoquent l'homoparentalité", explique Alexandre Urwicz.
"C’est simplement un reflet de la réalité"
Cette mention d’homoparentalité est saluée comme une véritable victoire par l’association des familles homoparentales (ADFH). Fondée depuis un an, l'association qui revendique déjà 600 adhérents se battait effectivement, pour que l’on reconnaisse la structure homoparentale comme faisant intégralement partie de la famille. Selon elle, 30 000 à 50 000 enfants vivent aujourd'hui dans une famille homoparentale (élevés par deux parents du même sexe - ndlr).
Interrogé par Europe 1, Alexandre Urwicz estime cette décision n’a rien d’anecdotique. "On crée dans un programme scolaire la définition d’une famille en démontrant qu’aujourd’hui elle est plurielle. C’est primordial. C’est par ce commencement qu’on permettra d’éduquer les enfants et les adultes de demain et de faire comprendre aux responsables politiques qu’il faut arrêter de faire la politique de l’autruche. On a, chaque semaine, des élèves qui nous appellent en disant : 'je fais un exposé sur l’homoparentalité, qu’est-ce que c’est ?' Ça devient normal qu’aujourd’hui ce soit inscrit dans la pierre. C’est simplement un reflet de la réalité. Rien de plus", explique le coprésident de l'ADFH.
Prudent, le ministère de l’Éducation nationale a précisé lundi dans un communiqué que mentionner l'homoparentalité dans les programmes ne signifie pas pour autant qu'elle soit reconnue par la loi. Une manière, sans doute, d'éviter une nouvelle polémique après celle provoquée il y a quelques semaines par l'apparition de la théorie du genre dans certains manuels de biologie.