Plus d'un mois après le vote de la loi sur le mariage pour tous, la mobilisation des "antis" ne faiblit pas… mais elle devient plus silencieuse. L'une des méthodes utilisées : porter les vêtements dérivés de la "Manif pour tous". Samedi dernier, une journée "Sweat la manif pour tous" a été organisée. Et face à l'afflux de commandes, une boutique a même ouvert ses portes le 3 juin en région parisienne.
Un magasin (presque) comme les autres. La boutique, de prime abord, ne ressemble pas à une boutique : un local de 15 m² au fond d'une cour, sans panneau ni vitrine. Tout est fait pour éviter les incidents et l'adresse n'est diffusée qu'aux militants. Sur les murs, on trouve des drapeaux roses et bleus, aux couleurs du mouvement. Le sol, lui, est jonché de cartons, remplis de vêtements estampillés du logo de la "Manif pour tous". Et on y trouve de tout dans ces cartons. "Vous pouvez trouver des sweat, des polos et des t-shirt ou encore des goodies et lunettes qui se vendent très bien en ce moment", énumère Antoinette, une vendeuse, au micro d'Europe1, sans oublier les bracelets et autres chapeaux de paille pour une atmosphère plus "estivale".
Un commerce rentable mais pas assez. Malgré le vote de la loi, la demande ne faiblit pas, bien au contraire. "Aujourd'hui, on est facilement à 300 commandes par jour. Il y a un mois on était à 200, 250", détaille pour Europe1 Charles, le responsable des produits dérivés de la "Manif pour tous". Le "bracelet" (0,50 centimes), le "sweat bleu logo blanc" et le "t-shirt rose logo blanc", sont les produits qui s'arrachent le plus, à en croire le site de la boutique. Mais avec trois ou quatre euros de bénéfices par produit, ce n'est pas assez pour rembourser les 650.000 euros de la dernière manifestation.
Avant tout un outil de com'. Pour les organisateurs, le merchandising de la "Manif pour tous" est avant tout une question de visibilité. "C'est une boutique de communication. Le mouvement s'enracine. La phrase 'on ne lâche rien' est aujourd'hui d'actualité. On la transformé en 'on ne lâche jamais, jamais, jamais, jamais'", explique Charles.