L’INFO. C'était une décision attendue. Le procureur de la République, Pierre Sennès, a indiqué, mardi à l'issue de l'audition de Cécile Bourgeon, la maman de la petite Fiona dont le corps reste introuvable, que celle-ci était désormais mise en examen pour "coups mortels aggravés". Cette requalification de sa mise en examen la rend désormais passible de la cour d'assises au même titre que son compagnon, Berkane Makhlouf, lui aussi mis en examen sur le même motif.
"Elle ne change pas sa ligne de défense". Avant cette requalification, Cécile Bourgeon était mise en examen pour quatre délits, dont "recel de cadavre" et "non assistance à personne en danger". "Cécile Bourgeon ne change pas sa ligne de défense", a brièvement commenté son avocat Me Gilles-Jean Portejoie en précisant qu'elle n'avait pas pu donner d'indications plus précises sur l'endroit où la fillette a été enterrée. Trois opérations de fouilles sont jusque là restées infructueuses.
Elle accuse son compagnon… Jusqu’à présent, depuis que le couple Bourgeon-Makhlouf, a avoué le 25 septembre dernier la mort de Fiona, la version de la mère semblait privilégiée par les enquêteurs. Selon la jeune femme, Berkane Makhlouf aurait asséné au moins un coup violent à Fiona, le 11 mai, lui occasionnant un hématome à l’œil et à la tempe.
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La fillette, retrouvée morte dans son lit le lendemain matin, aurait alors été enterrée "en lisière de forêt", non loin de Clermont-Ferrand, et en présence d’Eva, la sœur cadette de Fiona. Après ce récit, Cécile Bourgeon avait été mise en examen pour quatre délits, dont ceux de "recel de cadavres" et "non assistance à personne en danger". Des faits passibles de 5 ans de prison au maximum.
...Qui l’accuse à son tour. Mais Berkane Makhlouf, qui nie depuis le début de l’enquête avoir frappé Fiona mais avait toujours semblé vouloir dédouaner sa compagne, accuse désormais Céline Bourgeon de violences sur la fillette. Ces violences, qui auraient pris la forme des "coups de pied" et "des coups au niveau de la tête", auraient été commises "la veille du décès" de l'enfant, selon Me Khanifar, l’avocat de Berkane Makhlouf.
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Parole contre parole. En l’absence du corps de Fiona qui n’a toujours pas été retrouvé, les enquêteurs sont désormais confrontés à la parole de Céline Bourgeon contre celle de Berkhane Makhlouf. Sans doute une raison suffisante pour que le couple soit poursuivi pour le même motif.
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