"Je n'ai jamais vu la revue Prescrire se tromper." Alors que le journal spécialisé pointe du doigt trois nouveaux médicaments qu'il considère comme dangereux, le professeur Philippe Even, président de l’Institut Necker, a estimé mardi sur Europe 1 que de nombreux autres sont inefficaces.
"Ces médicaments sont un éclat de rire"
Après le Mediator, c'est au tour du buflomedil, du nimésulide et de la vinflunine d'être sous les projecteurs. Pour le Pr Even, il n'y a aucun doute, "les deux premiers doivent être retirés du marché". Pire, "ils n'auraient jamais dû être mis sur le marché". "Ces médicaments sont un éclat de rire", renchérit le médecin.
Selon le Pr Even, des alertes ont dû être émises "dès la deuxième ou troisième année sur le marché", alors que ces médicaments sont disponibles depuis une vingtaine d'années. Mais "il est plus facile de mettre un médicament sur le marché" que de le retirer, regrette-t-il.
La moitié des médicaments "ne sert à rien"
Concernant la vinflunine, un anti-cancéreux, le Pr Even est plus réservé. Dans le traitement des cancers, il existe peu de médicaments, et "parfois il faut prendre des risques", estime-t-il.
Sur les quelque 5.000 médicaments disponibles en France, le Pr Even estime que près de la moitié d'entre eux "ne sert à rien et n'est pas totalement dépourvue de complications". "Un quart [des médicaments] a une vraie utilité et un autre quart est vraiment indispensable", ajoute-t-il.
L'affaire du Mediator a servi de déclic à l'opinion et aux politiques estime enfin le médecin. Selon lui, la revue Prescrire a commencé à "larguer" trois noms de médicaments mais "il va y en avoir de nouveaux tous les mois".