C’est une première mondiale, l’hôpital Georges Pompidou ouvre vendredi son "centre sur la mort subite de l'adulte". Un phénomène qui touche 40.000 à 50.000 personnes chaque année en France, soit dix fois plus que le nombre de morts sur les routes. Cardiologues, médecins urgentistes, psychologues et généticiens ont donc décidé de travailler ensemble pour comprendre enfin l'origine de cette mort encore trop souvent inexpliquée.
"'Mort naturelle' sur l'acte de décès"
Les familles des victimes attendaient l’inauguration de ce centre avec impatience. Stéphane Morin a perdu son fils le 4 mai 2006. Jean-Sébastien avait 12 ans et demi, il jouait dans la rue avec ses copains quand tout-à-coup, il s’est effondré. Il n’avait jamais eu aucun signe avant-coureur. Il est mort, en quelques minutes seulement, d’un arrêt cardiaque foudroyant.
Il déplore ne pas savoir les causes du décès de son fils : "sur un acte de décès on vous marque ‘mort naturelle’", "ça veut dire en gros tu la fermes". "C’est une chape de plomb qui ajoute encore au chagrin", poursuit-il, au micro d’Europe 1.
"Un vrai problème de santé publique"
L’enjeu de ce nouveau centre est justement de décortiquer chaque dossier pour identifier les personnes à risques, afin d’éviter le drame. Pour Pierre Carli, patron du Samu de Paris, on est encore loin de pouvoir élucider les causes de toutes les morts subites. "On les connait mieux, on les combat mieux, mais on s’aperçoit que c’est un véritable problème de santé publique, ça tue beaucoup de gens qui pourraient bénéficier d’un traitement immédiat", explique-t-il à Europe 1.
L’objectif de la future équipe est de sauver 3.000 à 4.000 vies par an, soit autant que les tués sur la route chaque année.