Après une semaine passée en détention, 72 Haïtiens sur les 75 détenus depuis une semaine en zone d'attente dans les aéroports d'Orly et de Roissy-Charles-de-Gaulle ont été libérés.
Le parquet de Bobigny, qui a ordonné quelques unes des suspensions de détention, a expliqué au Parisien.fr avoir décidé de remettre les Haïtiens en liberté "parce que la plupart ont de la famille en France". De son côté, le parquet de Créteil a demandé une nouvelle examination pour 15 cas, indique le site.
Encore trois Haïtiens détenus
Il reste encore un Haïtien en détention à Orly et deux autres à Roissy-Charles de Gaulle. Deux jeunes femmes sont quant à elles retournées en zone d'attente, le temps que des vérifications d'identité soient menées, a précisé maître Renaud Hypolite, avocat de plusieurs des Haïtiens.
Ils sont au moins 75 à être arrivés, en deux vagues, jeudi et dimanche derniers, à Orly et Roissy. Munis de simples visas de transit, ils ont été interpellés par la police aux frontières (PAF) et placés en zone d'attente. Leur arrivée "n'est pas spontanée, il doit y avoir un organisateur", estime une source préfectorale.
Deux semaines avant le premier anniversaire du séisme qui a dévasté leur pays, ces ressortissants haïtiens disent fuir la misère ou les violences politique.
"La France, c'est le seul moyen de sauver ma vie"
Certains des ressortissants haïtiens ont tenté d'expliquer ce voyage désespéré. A Haïti, "il y a le problème de la misère, de la faim, une crise politique. (...) La France, c'est le seul moyen de sauver ma vie", a dit par téléphone Marie-Gerda, 24 ans, retenue depuis jeudi dans la zone d'attente d'Orly et dont le père réside en banlieue parisienne. "On vient en France parce qu'ici on peut nous comprendre, parce qu'il y a beaucoup de Français qui nous aident en Haïti et qui savent ce qu'est vraiment la situation là-bas", confie Erline, également retenue à Orly.
Face à cette situation, le Réseau éducation sans frontières (RESF) s'est empressé de dénoncer une "injustice" en rappelant que près de 200 enfants haïtiens adoptés avaient, eux, été accueillis en grande pompe en France la semaine dernière. RESF estime également que l'engagement pris au lendemain du drame de faciliter le regroupement familial des Haïtiens en France n'a pas été respecté par le gouvernement.