"La polémique est close". C'est par cette petite phrase que le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, a mis fin à la controverse sur les propos de Claude Guéant, jeudi sur Europe 1. Lors d'un colloque organisé par l'association étudiante de droite Uni samedi, le ministre de l'Intérieur avait affirmé que "toutes les civilisations ne se valaient pas".
"La polémique ne sert personne. Nous n’avons pas souhaité la nourrir. Effectivement, les propos ont suscité un emballement médiatique", a souligné Mohammed Moussaoui.
Lundi, le CFCM qui avait demandé au ministre chargé des Cultes de "rassurer" les musulmans "en précisant le sens des propos" tenus durant le week-end. "Certains musulmans se sont sentis visés. Nous l’avons saisi avec le respect et la considération qui sont dus à un ministre de la République mais aussi avec l'exigence imposée au Conseil français du culte musulman de part sa responsabilité, sa mission", a précisé le président du CFCM.
"Certains musulmans se sont sentis visés" :
Une lettre "rassurante"
Un exercice auquel Claude Guéant s'est prêté dès le lendemain par retour de courrier. Après avoir illustré son propos sur les civilisations avec des exemples sur le voile intégrale ou les prières de rue, le ministre de l'Intérieur a assuré dans cette lettre adressée à Mohammed Moussaoui que son discours ne visait pas les "concitoyens de confession musulmane qui respectent et adhèrent pleinement aux valeurs de la République".
"Nous lui avons demandé de rassurer les musulmans de France qui se sont sentis visés par des interprétations de ses propos. En retour, il nous a précisé qu'il ne visait aucune culture particulière et certainement pas les citoyens de confession musulmane", a ajouté Mohammed Moussaoui.
Quant à l'éventuelle existence d'une éventuelle hiérarchie des civilisations, le président du CFCM est clair. "Toutes les civilisations ont apporté quelque chose à l'avancée de l'humanité. Il est difficile de hiérarchiser ou de classer les civilisations. Chacune apporte avec ses spécificités quelque chose à l'humanité", a-t-il conclu.