Tom et Léa peuvent rester dans leur yourte. La cour d’appel de Toulouse a relaxé le couple, poursuivi pour avoir érigé cette tente traditionnelle d’Asie dans un pré prêté par un voisin à Arrout,en Ariège.
"On s'est battus pour quelque chose", a commenté Léa Lefèvre, 28 ans, visiblement émue et oppressée par les caméras se massant autour d'elle. "La première fois, j'étais naïve, cette fois je voulais l'être moins. Mais ce jugement fait avancer la cause commune".
"On ne s'attendait pas à ce qu'il y ait un peu de bon sens et de bienveillance à notre égard", a expliqué Tom Laporte. "Mais la justice s'est montrée juste, c'est enthousiasmant".
"Nous voulions nous installer, en toute simplicité"
Tout commence en 2008. Le couple s’installe sur le lopin de terre et se lance dans le maraîchage bio. Le tout avec la bénédiction du maire de la commune.
"Nous n'avions pas du tout l'intention de gruger la loi, expliquait la jeune femme dans une interview accordée à la Dépêche du Midien février dernier. "Nous voulions nous installer, en toute simplicité. C'était notre choix. Une nécessité aussi : pour trouver un logement décent, ce n'était pas si simple, en Ariège. Nous avions vécu dans un gîte, mais nous avons été obligés de partir : en été, le loyer est monté à 500 € par semaine".
Mais, tout bascule avec un simple contrôle de la direction de l’Equipement. Tom et Léa n’ont pas de permis de construire. Or, ils habitent leur yourte à plein temps. Commence alors une longue procédure. Le couple est condamné en première instance à Foix à 200 euros d'amende pour défaut de permis de construire, avec obligation de démonter l'objet du délit sous astreinte de 10 euros par jour de retard.
Un emblème du logement alternatif
Tom et Léa refusent de renoncer à leur logement. Et pour les conforter dans ce combat, de nombreuses associations mais aussi des anonymes sont venus les soutenir dans ce qui apparaissait un emblème du droit au logement alternatif.
"Il y a aujourd'hui beaucoup de gens dans la précarité avec la crise du logement mais leur cas va plus loin : c'est le choix du mode de vie de deux jeunes installés dans une région désertifiée qui a besoin de repeuplement", avait déclaré Noël Mamère, député-maire Europe Ecologie-Les Verts de Bègles, lors de l’audience en appel le 17 février.