L'info. Le Défenseur des droits, Dominique Baudis, a rendu mardi un rapport sur l'usage des "armes non létales", comme le Taser, le flash-ball ou encore le lanceur de balles de défense, une version longue portée du flash-ball classique. Il recommande une prudence accrue lors de leur utilisation mais aussi davantage de formation pour les gendarmes et les policiers amenés à s'en servir. Mais surtout, le Défenseur des droits plaide pour l'arrêt de l'utilisation du flash-ball.
Une arme décriée. Pour Dominique Baudis, le flash-ball n'est pas assez précis. Le Défenseur des droits rappelle le cas d'un enfant, à Mayotte, qui avait perdu l'usage d'un oeil après avoir été atteint en pleine tête alors que le gendarme visait son thorax. Avec un tir à 11 mètres de distance, il peut y avoir jusqu'à 35 centimètres d'écart avec la zone visée, selon les experts.
Remplacer les flash-ball. En 2012, policiers et gendarmes ont fait usage du flash-ball un peu plus de mille fois. C'est 18% de moins que l'année précédente, qui avait déjà marqué une baisse de 26% par rapport à 2010. Pour Dominique Baudis, la solution est de supprimer cette arme et de la remplacer par son équivalent à longue portée, le lanceur de balles de défense, jugé plus précis. Depuis quelques mois, plusieurs départements testent ce dispositif. Mais cette solution a un coût : il faudrait jeter les 3.000 flash-ball utilisés actuellement, soit un gâchis de plus de 2 millions d'euros.
Enregistrer les interventions. Du côté du Taser, alors que le Défenseur des droits a noté une nette augmentation de son usage en 2012, tant par la police (+26%) que par la gendarmerie (+30%), il plaide pour l'instauration d'un enregistrement sonore et vidéo des interventions. Il suggère également de restreindre l'usage en mode contact, c'est à dire à bout touchant, et d'étendre aux policiers l'interdiction d'utilisation pour des opérations de maintien de l'ordre qui vaut déjà pour les militaires de la gendarmerie.