Coïncidence ou simple hasard du calendrier ? Toujours est-il que l’Assemblée nationale serait sur le point de bannir de ses bâtiments les représentants du lobby OGM, alors même que deux autorités scientifiques doivent rendre lundi leurs conclusions sur la dernière étude en date sur un maïs génétiquement modifié.
• Monsanto & co privés d’accès privilégié. C’est le site spécialisé Acteurs publics qui a relevé l’information : "les députés qui ont la main sur le fonctionnement du Palais Bourbon, font actuellement le ménage dans la liste des lobbyistes accrédités". Et ces agents d’influence jugés personae non gratae travaillent en grande partie pour l’industrie des OGM : Monsanto, Dupont, Bayer Cropscience et Syngenta.
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• Qu’est-ce que cela change ? Pas grand-chose pour ces entreprises qui, de par leur poids économique et leur influence, pourront toujours réussir à contacter des députés pour les inviter à discuter des sujets qui les préoccupent. L’effet symbolique est en revanche très fort : l’hémicycle envoie ainsi un signe défiance à l’égard d’un secteur qui bataille pour autoriser ses produits en France, l’un des champions mondiaux de l’agroalimentaire.
• Revoilà les OGM. Si cette exclusion des lobbyistes pro-OGM est si remarquée, c’est parce qu’un nouveau chapitre du débat sur les OGM doit s’ouvrir lundi. L'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) et le Haut conseil des biotechnologies (HCB) rendront public lundi leur avis respectif sur l'étude controversée du professeur Séralini. Ce dernier a montré la toxicité du maïs OGM NK603 sur des rats.
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• De nouvelles règles en vue ? Le patron de l’Anses n’a d’ailleurs pas caché les implications de son avis rendu lundi : son institution indiquera "dans un contexte plus large, les conséquences éventuelles à en tirer quant à la réglementation actuelle en matière d'évaluation des OGM et des produits phytosanitaires". Le genre de débat dont les lobbyistes se sont fait une spécialité en argumentant auprès des députés, voire en les conseillant.
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