Après l’article du Canard Enchaîné qui l’accusait de faire l’école buissonnière, le professeur de philosophie Luc Ferry a dû s’expliquer. A l'origine de l'affaire, l'hebdomadaire satirique avait affirmé que l’ex-ministre était convoqué mercredi par le président de l'Université Paris-Diderot, Paris-VII pour ne pas avoir assuré ses cours, depuis la rentrée 2010. Auparavant, en tant que ministre de l’Education nationale, il en était dispensé.
Le "sécheur" Luc Ferry a donc dû rendre des comptes : il a été reçu mercredi matin par le directeur de cabinet de François Fillon, afin de justifier ses absences. A l’issue de l’entretien, qui a duré 30 minutes, il s’est exprimé face à la presse. Il a assuré tout d’abord "n’avoir jamais été convoqué" par le président de Paris-VII. "Tout ça est absurde", a-t-il tranché.
Pour sa défense, il a affirmé à Europe 1 que sa situation est "légale" et même "morale". "Vous accusez les 10.000 profs qui sont dans le même cas que moi d’être dans l’immoralité ?", a-t-il rétorqué à Europe 1, faisant référence aux professeurs en détachement dans un organe administratif.
Un problème administratif
A l’origine de ses absences, un problème administratif : en tant qu’"enseignant détaché auprès d’une administration", le Commissariat d'analyse de la société en l’occurrence, Luc Ferry ne peut donner des cours à l’université. En cause, "la nouvelle loi sur l'autonomie des universités rend impossible la mise à disposition des professeurs d'université auprès d'organismes qui ne sont pas agréés par l'université". Et le Commissariat d'analyse de la société n’est pas agréé, précise Luc Ferry.
Le professeur de philosophie attendrait donc tout bonnement que se règle ce problème administratif : son "détachement est en cours", dernier frein avant qu’il puisse faire cours. En attendant, Luc Ferry continue de toucher, pour les cours de philosophie qu'il ne donne pas, près de 5.000 euros par mois.
Enfin, le président de l'université aurait dit lui-même à Luc Ferry : "vous savez M. le ministre, on ne souhaite pas tellement que vous veniez faire cours, car quand vous venez ça fait du remue-ménage", a rapporté le professeur de philosophie, qui avait créé la polémique en accusant un ancien ministre d'avoir eu des relations pédophiles au Maroc.