Peu avant 7h30 vendredi matin, les forces de l'ordre ont entamé l'évacuation du squat de l'avenue Matignon. 18 personnes ont été interpellées. Depuis fin décembre, des membres du collectif Jeudi Noir occupaient un immeuble de bureaux vides appartenant à l'assureur Axa, à proximité de l'Elysée.
"Les robocops arrivent !"
"On est barricadés sur le toit. Les robocops arrivent !" Quelques instants avant l'évacuation du squat de l'avenue Matignon, les membres du collectif Jeudi Noir donnaient les dernières nouvelles sur Twitter.
Vers 7h20, la police a forcé à coups de bélier la porte d'entrée en verre, barricadée par les occupants. Certains squatteurs s'étaient regroupés dans le hall de l'immeuble pour empêcher les forces de l'ordre de pénétrer à l'intérieur. Trois d'entre eux s'étaient enchaînés à une herse à l'entrée du bâtiment.
Regardez ces images filmées par les militants de Jeudi Noir :
"La police n'a pas apporté les pains au chocolat"
Les squatteurs, qui avaient prévenu qu'ils ne se laisseraient pas faire, n'ont opposé qu'une résistance passive à leur expulsion. Certains d'entre eux s'étaient retranchés sur le toit dont ils bloquaient l'accès. "Il y a eu des violences policières même si on avait décidé d'être non-violents et de mettre de la musique pour les accueillir. Mais la police n'a pas apporté les pains au chocolat", témoigne sur Europe 1 Simon, un des squatteurs.
La police parle elle d'intervention "virile mais correcte". Selon les forces de l'ordre, le seul militant pris en charge par les premiers secours l'a été pour un malaise vagal.
Messages de sympathisants
Les militants, parmi lesquels Julien Bayou, porte-parole du collectif, ont lancé des tracts depuis le toit, tandis que sur le trottoir, devant le bâtiment, des sympathisants leur lançaient des cris de soutien. Les autres squatteurs, délogés par la police, se trouvaient dans les fourgons de police, d'où ils faisaient des signes à la presse, rassemblée sur le trottoir.
La justice avait ordonné mardi l'expulsion "immédiate et sans délai" du bâtiment, où vivaient une trentaine de mal logés et de militants du collectif Jeudi Noir. Un huissier était venu présenter jeudi le commandement de quitter les lieux, dernière étape avant l'expulsion.