Le témoignage. Son téléphone portable sonne sans arrêt. C'est depuis un foyer à Mitrovica, au nord du Kosovo, où elle vit avec sa famille depuis leur expulsion de France le 9 octobre dernier, que Leonarda a répondu à Europe 1. Et comme toutes les adolescentes, c'est surtout à son petit ami qu'elle pense.
"Mes amis m'ont demandé 'pourquoi ?'". Leonarda a été arrêtée le 9 octobre dernier alors qu'elle se trouvait dans un bus scolaire pour une sortie avec sa classe de 3ème. "Je suis un peu en colère parce qu'ils sont venus me chercher devant tous mes camarades. J'avais honte et j'étais en colère. J'ai des amis qui m'ont demandé 'pourquoi ?', 't'as volé ?', 't'as tué qui ?' , 'pourquoi la police, t'es pas une criminelle'", confie la jeune fille.
"Pas le temps de prendre ma valise". "J'ai eu le temps de dire au revoir à personne, j'étais dans les bras de ma professeure en train de pleurer. Après ça, ils m'ont ramenée chez ma mère. Je n'ai même pas eu le temps de prendre ma valise", poursuit Leonarda. "Je ne savais pas pourquoi la police était là. Ils m'ont dit 'pour partir dans ton pays'. Ça m'a fait mal de laisser tout le monde là-bas. J'ai beaucoup d'amis, j'ai mon petit ami, j'aime trop mon copain, j'ai pas envie de le perdre", raconte encore l'adolescente en gardant le sourire.
Depuis début octobre, cette famille rom vit donc dans un foyer à Mitrovica. Une ville du nord du Kosovo où Leonarda ne connaît personne, "à part [sa] tante". Son seul espoir désormais est que Jean-Marc Ayrault annule l'expulsion.
>> A LIRE AUSSI
• L'INFO - Une ado arrêtée et expulsée pendant une sortie scolaire
• LA POLEMIQUE - Les versions divergent
• ZOOM - Une enquête pour quoi faire ?
• DERNIÈRE MINUTE - Valls lance une enquête
• ZOOM - Une enquête pour quoi faire ?
• REACTION - Ayrault prend des engagements