Les enfants de divorcés sont de plus en plus nombreux. 3,8 millions en France vivent avec un seul de leurs parents, ce qui fait un enfant sur quatre. Il suffit de faire le test dans une classe de 6e. Vous demandez aux élèves s'ils ont des parents divorcés, ils vont être nombreux à lever la main, sans aucune gêne, sans tabou, mais pas sans émotion.
La situation a beaucoup progressé ces trente dernières années. La garde alternée est aujourd'hui largement acceptée. On réfléchit aussi au statut du beau parent. Et puis on n’hésite plus à faire appel à un psychologue ou à un médiateur familial. Ce sont surtout les disputes des parents qui font souffrir les enfants, explique Isabelle Juès, médiatrice familiale à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine.
Vu par le cinéma
Dans les années 1970, on avait Kramer contre Kramer, des adultes qui se déchirent. Aujourd’hui, c'est nettement plus léger, avec des comédies comme LOL ou Une semaine sur deux. Et c'est d'ailleurs ce qui frappe le sociologue François de Singly. Il rappelle que le divorce a beau être banal aujourd'hui, il reste douloureux. Il ne faut pas taire la souffrance au sein de la famille. "Il faut assumer à la fois la normalité du divorce et le fait qu’il est associé à de la souffrance", explique le professeur en sociologie de la famille.
Jeudi soir, France 2 donne la parole aux enfants dans un documentaire de Lorène Debaisieux : Mes parents, leur divorce et moi. Ils racontent le divorce selon leurs points de vue. On découvre qu’ils ne comprennent souvent rien dans un premier temps.
Des enfants différents ?
Les enfants de divorcés sont-ils pénalisés plus tard ? Il y a énormément d’études sur le sujet, mais pas une n’a prouvé que l’échec scolaire est plus important chez eux. De la même manière, on retrouve chez les psys autant d’enfants vivant avec leurs deux parents que d’enfants de divorcés.
Quant à savoir si les enfants de divorcés divorceront à leur tour, ça n’est pas établi non plus. Certains prennent le contre pied de leurs parents et font tout pour ne pas reproduire le schéma. Globalement, c'est un mariage sur trois qui se rompt et même un sur deux dans les villes, une proportion qui ne distingue pas la France de ses voisins européens.