L’INFO. Les festivals d'été auront lieu mais de façon perturbée dans beaucoup d'endroits y compris à Avignon, a expliqué dimanche sur Europe1 Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT-Spectacle, fer de lance du conflit des intermittents pour défendre leur régime d'assurance chômage.
Un festival d’Avignon "pas tranquille". "Le festival d'Avignon n'aura pas lieu tranquillement. Il aura lieu selon des formes qui seront décidées par les gens qui y travaillent", a déclaré Denis Gravouil sur Europe 1. "Ce n'est pas un choix binaire entre tout bloquer et ne rien faire. Ce qui va se passer tout l'été c'est qu'il y aura des mobilisations sur toutes leurs formes", a-t-il dit.
Le 4 juillet, journée d'action. La CGT-Spectacle a étendu à juillet son préavis de grève menaçant la tenue des festivals et appelé à une grève "massive" le 4 juillet, jour d'ouverture du festival d'Avignon avec la première du "Prince de Hombourg" dans la Cour d'honneur du Palais des papes. C'est aux salariés, artistes et techniciens de se prononcer" sur place, a souligné Denis Gravouil. Un vote est prévu justement lundi à Avignon qui devrait être rendu public mardi.
Le festival d’Aix épargné. A Aix, où le festival d'opéra ouvre mercredi, les salariés ont voté à près de 80% contre la grève. Mais "ce scrutin (qui) traduit notre souhait d'assurer le bon déroulement de cette édition 2014, n'exclut pas l'éventualité d'une grève sur certaines représentations", ont averti vendredi les salariés.
Une concertation trop tardive. A propos de la concertation lancée mardi dernier, le secrétaire général de la CGT-Spectacle s'est réjoui qu'elle arrive. "On aurait pu éviter le conflit si on nous avait écouté plus tôt" a-t-il dit avant d'appeler toutefois les salariés du spectacle à rester mobilisés.
L’objet de la discorde. Les intermittents protestent contre la nouvelle convention d'assurance-chômage, en vigueur mardi prochain, qui durcit les conditions d'indemnisation des professionnels du spectacle, en rallongeant notamment le délai de carence entre la fin des périodes travaillées et le versement des allocations. Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé à la mi-juin que l'Etat prendrait en charge ce différé, mais la colère des intermittents n'est pas retombée.
Denis Gravouil a redit dimanche matin combien la nouvelle convention chômage était "très mauvaise" pour tous les chômeurs car elle va "faire baisser leurs droits". Il a défendu un texte alternatif en assurant que "les trois-quarts des artistes gagnaient moins de 9.000 euros par an".
Environ 100.000 intermittents sur les quelque 250.000 qui cotisent à ce régime spécial perçoivent des allocations chômage et depuis la réforme qui a modifié le mode de calcul des heures travaillées en 2003, le nombre d'artistes bénéficiaires a chuté de 67.000 à 51.000. Parmi ces artistes indemnisés, 48% perçoivent 1.996 EUR brut par mois en additionnant leurs cachets et leur allocation, selon l'Unedic.