Mediapart contre-attaque. Le site d'investigation a annoncé mercredi avoir déposé plainte contre Nicolas Sarkozy pour dénonciation calomnieuse. Une annonce qui fait suite à la plainte du chef de l'État, déposée lundi contre Mediapart pour "faux et usage de faux". Le parquet avait ouvert dans la foulée une enquête préliminaire.
L'affaire remonte à samedi. Dans un article, les deux journalistes Fabrice Arfi et Karl Laske affirment que l'ancien régime libyen a financé à hauteur de 50 millions d'euros la précédente campagne de Nicolas Sarkozy, en 2007.
Un faux selon le CNT
A quelques jours du second tour de la présidentielle en France, le président sortant a qualifié rapidement d'"infamie" ces accusations. Ce dernier a été soutenu mercredi par Mustapha Abdeljalil, le chef du Conseil national de transition et deux anciens dignitaires libyens, dont Moussa Koussa, l'ex-chef des services de renseignements extérieurs de Kadhafi.
Tous ont contesté l'authenticité du document mis en avant par mediapart comme preuve de financement de la campagne de l'UMP en 2007. "Nous avons vu la lettre et nous n'avons retrouvé aucune référence à cette lettre dans les archives libyennes", a commenté Mustapha Abdeljalil.
Mediapart confiant
Mais Mediapart persiste et signe : les documents sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par Tripoli sont fiables. "Les dénégations tardives et vagues de Messieurs Koussa et Saleh, hors d'atteinte ou ne s'exprimant pas directement, ne sont pas de nature à remettre en cause notre conviction sur l'authenticité de ce document", explique le site d'investigation dans un article publié mercredi.
Mediapart explique avoir obtenu ce document par un "ancien haut dignitaire du régime" libyen et que la signature de l'ex-chef des services de renseignements extérieurs de la Libye sur ce document avait été "authentifiée" par un "intime de Kadhafi".
Nicolas Sarkozy a dénoncé à l'autorité judiciaire des faits calomnieux en ce qu'il savait que nous n'avions ni fabriqué de faux document, ni utilisé un document que nous savions faux et encore moins diffusé sciemment de fausses nouvelles", estime Mediapart dans sa plainte publiée sur son site.