L'ancien ministre de la Défense Hervé Morin (UDI) a proposé jeudi de supprimer, pour raisons budgétaires, la composante aérienne de la force nucléaire. Le député, qui avait accusé mercredi le président François Hollande d'être un "hypnotiseur en chef" en repoussant des décisions nécessaires pour la Défense, a, sur RMC, renouvelé ses accusations: en refusant de "revoir les ambitions de la France en matière de Défense, on a un chef des armées qui est un enfumeur en chef".
"Les militaires savent bien que cela ne peut pas continuer comme ça", a poursuivi l'élu de l'Eure, citant en exemple l'impact de la crise sur ce secteur des avions de chasse qui ne sont plus opérationnels faute d'achat "depuis plusieurs mois" de pièces détachées. "Plutôt que de mettre la poussière sous le tapis", il faut "prendre des décisions", a insisté M. Morin, pour qui "le pire serait de toucher un peu à tout".
Il propose une mesure radicale : "le nucléaire, c'est 20 à 25% des crédits d'équipement des armées. Si vous continuez à maintenir deux composantes - le schéma idéal, il y a une vraie complémentarité entre composante aérienne et sous-marine - vous consacrerez un tiers du budget de la défense à la dissuasion". "Que va-t-il rester pour les armées conventionnelles, ce dont nous avons besoin tous les jours?", a-t-il demandé, soit une armée de terre projetable capable d'assurer des opérations de sécurité. "Il nous faut réduire la part du nucléaire", "il serait sage de supprimer une composante, l'aérienne", selon l'ancien ministre de la Défense.