Les fans de "nos ancêtres les Gaulois" ont le Parc Astérix, ceux des Chouans et des Vikings ont le Puy du Fou en Vendée... Les admirateurs de Napoléon Bonaparte pourraient eux aussi bientôt avoir leur parc d'attraction : le député Yves Jégo présentera samedi le projet de "Napoleonland". Nos voisins britanniques attendent déjà l'ouverture avec impatience.
Napoléon est une "marque-monde", un personnage "marquant pour l'humanité", connu d'Angleterre en Russie, assure Yves Jégo. Le maire de Montereau-Fault-Yonne, là où eu lieu la dernière grande victoire de Napoléon face aux Autrichiens en 1814, veut donc lui dédier un parc de loisirs. Il cherche désormais des investisseurs privés, prêts à financer les 250 millions d'euros du projet.
"Zut alors ! Can it be true ?"
En ces temps de rigueur budgétaire et de campagne présidentielle, la nouvelle a de quoi surprendre. Et de l'autre côté de la Manche, l'idée d'un "Napoleonland" fait sourire. "Zut alors ! Can it be true ? (...) Il ne fait aucun doute que la nouvelle venue de France en fin de semaine dernière vous a fait lever un sourcil, ou même deux. Vous avez peut-être même ri. Voire les deux", écrit ainsi Priscilla Pollara, du Daily Mail.
Le DailyMail note que "du point de vue britannique", il apparaît difficilement concevable que Nicolas Sarkozy - proche d'Yves Jégo et qui a apporté son soutien au projet - "s'associe à un homme dont les actes ont conduit à la mort de millions de personnes". "Un pays qui vénère encore en partie un tel homme a sûrement un problème", écrit malicieusement le journal.
"Mettre fin à des décennies de conflit à propos de Napoléon"
Priscilla Pollara liste néanmoins les raisons pour lesquelles Napoleonland est assuré d'avoir du succès. Tout d'abord, "l'intérêt des étrangers", qui représentent une grande partie des visiteurs potentiels. Yves Jégo compte ainsi sur "1,5 à 2 millions de visiteurs par an", venus du monde entier. "Il ne faut pas négliger non plus les longues vacances scolaires pendant les beaux mois d'été, durant lesquelles les parents - des deux côtés de la Manche - ont besoin de trouver des activités pour distraire et cultiver leurs enfants", poursuit-elle. Enfin, et non des moindres, ce parc de loisirs pourrait "mettre fin à des décennies de conflits à propos de Napoléon".
Les Britanniques seront en effet au rendez-vous, assure Priscilla Pollara. "Je suis sûre qu'ils sont déjà en train de faire la queue pour voir comment sont représentées [les batailles de] Waterloo et Trafalgar" (deux grandes défaites de Napoléon face aux Anglais, ndlr), ironise la journaliste.