Parce que l’obésité gagne (trop) de terrain en France, parce qu’il y a du sucre, du sel, des graisses partout dans nos aliments, et parce qu’il "faut être quasiment ingénieur chimiste" pour comprendre les étiquettes sur les produits que nous mangeons tous les jours, le ministre chargé de l'agroalimentaire, Guillaume Garot, a décidé de remettre tout à plat avec les industriels du secteur. Et vite. Selon les informations recueillies par Europe 1, il veut signer un "pacte" avec les 12 000 entreprises du secteur pour améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits.
Les négociations devraient commencer dans la première quinzaine du mois de novembre pour un accord attendu courant 2013. Deux chantiers sont déjà présentés comme prioritaires :
Modifier les recettes. "Il faut changer les recettes pour qu’il y ait moins de sucre, moins de sel, moins de graisse", prévient Guillaume Garot au micro d’Europe 1. Dans le viseur du ministre : les biscuits, les snacks, les apéritifs. Bref, tous ces aliments qui se grignotent vite mais qui font le lit de l'obésité ou des maladies cardio-vasculaires lorsqu’ils sont consommés en trop grande quantité. Pour Guillaume Garot, les industriels qui affirment déjà alléger leurs produits ne jouent pas vraiment le jeu. Une date butoir pourrait être fixée et des objectifs chiffrés seraient à atteindre.
Revoir les étiquettes. "Nous allons travailler sur l’étiquetage pour faire en sorte que l’information donnée aux consommateurs soit plus simple, plus compréhensible", prévient Guillaume Garot. "Aujourd’hui, pour comprendre une étiquette nutritionnelle, il faut être quasiment ingénieur chimiste. Ça ne va pas", reconnaît le ministre. Parmi les idées proposées : la création de logo de couleur, comme les feux tricolores, pour distinguer les aliments à éviter. Des mentions officielles, telles que "conçu avec moins de sucre" ou "avec moins de gras", pourraient aussi être apposées sur les paquets.
Pour Guillaume Garot, il y a urgence à lutter contre l’obésité. Et ce chantier concerne tout un chacun : "la qualité alimentaire, ce n’est pas que le bio. La qualité alimentaire, elle doit être pour chaque Français, quels que soient les revenus, quels que soient les magasins où il s’approvisionne. Cette politique contre l’obésité concerne l’ensemble de la société. C’est pour ça que l’ensemble du gouvernement sera mobilisé sur cette question", a-t-il expliqué sur Europe 1.