La Bretagne n’en a pas fini avec le mauvais temps. Alors que mercredi matin, 2.800 foyers étaient encore privés d’électricité, une tempête est annoncée dans la nuit de jeudi à vendredi sur le littoral breton. Le phénomène devrait se déplacer vers les côtes charentaises, puis gagner l’intérieur des terres au cours de la nuit et de la matinée de vendredi, jusqu’à gagner le nord-est de la France. Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo France, décrypte le phénomène à venir pour Europe 1.fr
Europe1.fr. Que va-t-il se passer dans la nuit de jeudi à vendredi dans l’ouest de la France ?
Frédéric Nathan. Il y a une dépression assez creuse, en cours de formation, qui va circuler sur le sud de l’Angleterre et les côtes de la Manche, qui va concerner la France dans la nuit de jeudi à vendredi. A partir du milieu de nuit, les vents vont se renforcer considérablement sur les côtes de Sud-Bretagne, jusqu’aux côtes charentaise. On attend des rafales jusqu’à 130 kilomètres heures sur l’ensemble des côtes. Et puis il y a un axe de vent fort qui va se développer en deuxième partie de nuit, qui va s’étendre à partir de la Charente et de la Vendée en direction du centre, de l’Ile-de-France, puis du nord-est en cours de matinée. On prévoit des vents à 110 km/h à l’intérieur des terres, et 130 sur les côtes.
Le phénomène attendu peut-il être qualifié de tempête ?
Jusqu’à mardi soir, nous n’en étions pas certains, mais on sait désormais qu’on peut parler de tempête. Ce ne sera pas la tempête du siècle, mais avec des vents à 110 km/h à l’intérieur des terres, cela peut commencer à faire des dégâts. La prévision sera affinée, puisque nos modèles sont actualisés toutes les six heures. Mais plusieurs départements seront très certainement placés en vigilance orange dès jeudi matin. J’invite le public à consulter régulièrement la carte de vigilance sur le site de météo France, et surtout de bien suivre les conseils de comportement, à savoir principalement, en cas de grand vent, rester chez soi, à l’abri.
Le terme de tempête fait forcément penser à Xynthia, voire à la grande tempête de 1999. Le phénomène à venir est-il comparable à ces deux précédents ?
Xynthia était un phénomène un peu plus fort, mais ce qui a fait la spécificité de cette tempête, c’est la conjugaison du fort coefficient de marée et du passage de la dépression au moment de la marée haute. C’est cela qui a causé les dégâts que l’on sait, avec de nombreuses victimes. Ce ne sera pas le cas cette fois-ci. Le coefficient de marée n’est pas aussi fort. Il y aura très certainement des vagues déferlantes sur les côtes, mais ça n’aura pas l’ampleur de Xynthia. Et par rapport à 1999, on est très, très largement en-dessous. Ce n’est pas comparable en termes de valeur de vent. A l’époque, on avait quand même mesuré des rafales de vent à 170 km/h dans Paris. C’était vraiment un autre monde.