Surtout, ne pas être taxé de xénophobie… Michel Gaudin a pris toutes les précautions lundi en présentant les chiffres de la délinquance à Paris. Le préfet de police de la capitale s’est donc appuyé sur des chiffres, des données présentées comme objectives et incontestables, au moment d’insister sur les agissements d’une population en particulier : les Roumains.
L’an dernier à Paris, alors que la délinquance a baissé de 1,52% en 2011, le nombre d’interpellations de Roumains a lui explosé : + 78%, selon les chiffres présentés par le haut fonctionnaire. En moyenne, les policiers en ont arrêtés 23 par jour, souvent les mêmes, la plupart du temps des mineurs qui s’échappent au petit matin des foyers où on les a placés.
"Il ne s’agit pas du tout de stigmatiser"
Pour Michel Gaudin, il faut arrête de se voiler la face. "Pourquoi le nier ? Ces personnes se livrent à des activités qui sont les vols au DAB (distributeurs automatiques de billets, ndlr), les vols de portable, la mendicité fondée sur des systèmes de réseaux qui exploitent, le terme n’est pas trop fort, des mineurs", explique le préfet de police. "Je pense qu’il serait tout à fait immoral de ne pas s’occuper de ces enfants qui sont de véritables esclaves. Il ne s’agit pas du tout de stigmatiser, il s’agit de constater et de faire en sorte que l’on puisse démanteler ces réseaux, particulièrement présents sur la région parisienne."
Depuis plusieurs mois, avec l’aide d’une dizaine d’homologues venus de Bucarest, les policiers parisiens ont entrepris de dresser une cartographie détaillée des réseaux roumains implantés dans la capitale. A ce jour, les enquêteurs ont identifié 1.300 personnes.