Nouveau rebondissement concernant le cas de Tony Meilhon, le meurtrier présumé de Laëtitia. Selon le procureur de Nantes, Xavier Ronsin, le rédacteur ayant rédigé le procès-verbal de gendarmerie, avant l'enlèvement de la jeune fille, a fourni une mauvaise information, en mentionnant l'existence d'un mandat d'arrêt contre lui.
"Une simple erreur de plume"
"L'évocation erronée dans un procès verbal de synthèse (...) établi le 19 janvier 2011" par la section de recherche de la région des pays de Loire, "de l'existence 'd'un mandat d'arrêt en date du 13 décembre 2010 délivré par le TGI de Nantes' résulte d'une simple erreur de plume du rédacteur, sans aucune incidence dommageable sur le plan de la procédure", a assuré Xavier Ronsin dans un communiqué.
"Des dysfonctionnements"
Une révélation supplémentaire qui met en cause les propos de l’avocat de la famille biologique de Laetitia. Me Olivier Metzner évoquait lundi l'existence d'un mandat d'arrêt. Mardi, il a dénoncé des "dysfonctionnements". "Monsieur le procureur entend-il par là qu'un procès-verbal officiel figurant dans une procédure pourrait ne pas correspondre à la vérité et qu'ainsi toute la procédure pourrait être remise en cause?" s'est interrogé Me Metzner dans un communiqué. "C'est dire la grande qualité de l'enquête", déplore-t-il. Selon lui, "la famille biologique attend avec impatience les mesures qu'entend prendre le procureur suite à ces dysfonctionnements".
Il existe en revanche un mandat de recherche, lancé le 16 décembre à l’encontre de Tony Meilhon dans une affaire de voiture volée, a souligné mardi Xavier Ronsin, comme il l’avait déjà expliqué la veille sur Europe1 : "s’il est fait allusion au fait que monsieur Meilhon a été aperçu, par les gendarmes, au volant d’une voiture volée, dans la région nantaise, là, bien sûr je peux confirmer. (…) Le parquet avait, ensuite, décerné un mandat de recherche".
Polémique sur le suivi judiciaire
Ce mandat de recherche délivré pour "recel de vol et pour une durée d'une année" et retranscrit par les services de gendarmerie au fichier des personnes recherchées le 31 décembre 2010, "permettait à tout enquêteur qui aurait contrôlé Tony Meilhon de le placer en garde à vue", ajoute le communiqué. "Tony Meilhon ne faisait en revanche pas l'objet d'un mandat d'arrêt, ordre d'arrestation qui n'aurait pu émaner que d'un juge d'instruction ou d'une juridiction de jugement", souligne le procureur.
Le suivi judiciaire du cas de Tony Meilhon par la justice et la police avant l'enlèvement de la jeune fille, suscite la polémique, avec en incidence un mouvement national de protestation des magistrats.