La justice alourdit la peine de Toni Musulin. L'ancien convoyeur de fonds, jugé en appel pour avoir volé 11,6 millions d'euros fin 2009 à Lyon, au volant de son propre fourgon, a été condamné mardi à cinq de prison ferme. En première instance, les juges avaient prononcé une peine de trois ans d'emprisonnement.
Toni Musulin a également été condamné par la cour d'appel de Lyon à 45.000 euros d'amende, cinq ans d'interdiction d'exercer sa profession et cinq ans de privation des droits civiques, civils et de famille.
La peine maximale prévue
Les juges ont donc suivi les réquisitions du parquet, qui avait demandé la peine maximale pour ce vol et une tentative d'escroquerie au printemps 2009. C'est cette dernière incrimination, passible de cinq ans d'emprisonnement ferme, qui a permis d'alourdir la peine du convoyeur. En effet, il n'encourait que trois ans de prison pour le "vol simple" commis en novembre. L'avocate générale, Jacqueline Dufournet, avait insisté sur le fait que "quand on est convoyeur, on a une responsabilité particulière".
Aucun doute ne planait sur la culpabilité de l'ancien employé de la société suédoise Loomis, qui a avoué dès sa reddition s'être enfui au volant de son fourgon le 5 novembre 2009, à Lyon, faussant compagnie à ses deux collègues avec 11,6 millions d'euros à son bord.
2,5 millions toujours dans la nature
Pressé de questions lors de ses deux procès, Toni Musulin n'a en revanche livré aucun indice sur les sacs de billets évalués à 2,5 millions d'euros et toujours recherchés, niant les avoir emportés lors de ses cinq jours de cavale en Italie.
L'un des avocats de Toni Musulin, Me Hervé Banbanaste, s'est insurgé mardi contre le "traitement d'exception" réservé à son client, déplorant "une justice médiatique". Le convoyeur de fonds, devenu notamment une figure sur le web en quelques heures, peut encore se pourvoir en cassation. Me Banbanaste a déjà prévenu qu'il pourrait invoquer "la nullité de son extradition" entre Monaco et Lyon et la "violation de ses droits en garde à vue", voire saisir la Cour européenne des droits de l'homme.