Le sigle FPC ne masquait donc pas un mystérieux collectif, une éventuelle fédération de policiers en colère. Les trois vidéos récemment mises en ligne sur YouTube, montrant, au sein même de commissariats, des policiers se plaindre anonymement de leurs conditions de travail, étaient en fait une opération de communication préalable à la sortie d’un livre, Flic, c’est pas du cinoche. Un titre qui, ramassé en trois lettres, donne le fameux FPC.
Une quatrième vidéo
L’auteur de l’ouvrage, dont la sortie est prévue le 9 décembre, est bien connu des services de police. Marc Louboutin, 47 ans, est en effet un ancien de la maison. Après avoir oeuvré 16 ans en tant qu’inspecteur, il a démissionné en 2001. L’homme, qui a créé un blog sur Facebook (Le blog de police), se définit désormais comme journaliste et romancier. En 2007, il avait publié un premier livre, Métier de chien.
Pour se justifier, Marc Louboutin a mis en ligne jeudi une quatrième vidéo. Il y joue son propre rôle, interrogé comme un suspect par un (faux) commandant de police. Le clip se termine par une publicité, très claire celle-là, pour son livre.
"L’utilisation du malaise des policiers est inacceptable"
La mise en ligne des trois premières vidéos ont provoqué un vif émoi au sein de la police. Notamment quand un officier avait, selon les informations d’Europe 1, reconnu l’un des fonctionnaires apparaissant sur les vidéos, malgré la position de dos et le port d’une perruque. Entendu par sa hiérarchie, le policier avait reconnu sa participation. Une enquête interne a été lancée par le service de déontologie et de soutien aux effectifs de la Direction de la sécurité de proximité de l'Agglomération parisienne. Mais l’Inspection générale des services (IGS) n’a pas été saisie pour le moment. Elle le sera si des sanctions doivent être prises.
En apprenant la nature de l’opération, les syndicats ont bondi. "L’utilisation du malaise des policiers est inacceptable", écrit ainsi Nicolas Comte, secrétaire général d’Unité SGP Police, majoritaire. Le syndicat "est profondément choqué par ce type de pratiques commerciales qui déshonore ses auteurs. Car cette opération est une instrumentalisation à des fins mercantiles de la douleur professionnelle bien réelle des policiers."