"C’est comme à Fukushima", s’exclame un visiteur à son arrivée à la centrale nucléaire de Penly, près de Dieppe, en Seine-Maritime. Il faut dire qu’avec ses deux énormes réacteurs posés sur la plage, juste au bord de la mer, le site français rappelle la centrale japonaise gravement endommagée il y a un mois par un séisme et un tsunami dévastateurs. La centrale de Penly, comme d’autres, ouvrait ses portes au public jeudi à l’occasion de la Semaine de l’industrie.
Le lieu a l’habitude de recevoir des visiteurs, au rythme de 4.000 par an. Aujourd’hui, les visiteurs, c’est une classe de Bac pro.
Ces élèves habitent tous à quelques kilomètres de la centrale. Et cette fois, les questions s’enchaînent, inspirée évidemment par la catastrophe japonaise. "Vous faites quoi en cas de tsunami ?" "14 mètres au-dessus de la mer, est-ce que ça suffit vraiment ?"
"Ça les préoccupe énormément" :
"On a réappris nos chiffres"
C’est Sylvie Daudivert qui est chargée de répondre à ces interrogations. Elle fait ça depuis 20 ans, mais a été contrainte de réviser ces derniers temps. "On a réappris nos chiffres", admet-elle au micro d’Europe 1. "Ce ne sont pas des questions qui revenaient régulièrement, sur la résistance sismique et sur un éventuel tsunami. On sait qu’heureusement dans la région on ne peut pas en avoir."
"Ça les préoccupe énormément. Ce sont des questions qui sont arrivés naturellement dans la conversation", assure Bertrand, le professeur des élèves en visite jeudi. "Sachant qu’on est sur une zone sismique, quels moyens de sécurité ou de prévention avez-vous sur la centrale ?", interroge d’ailleurs Pierre-Emmanuel, lycéen. "Avec la largeur de la Manche, on ne pourrait pas avoir un tsunami de cet ampleur-là", rassure Sylvie Dauvidert. "Et le risque sismique est pris en compte également".
Et pour tenter de convaincre définitivement les visiteurs, EDF avance cet argument. Ici, le plus gros tremblement de terre, c’était sous Louis XIV : 4,8 sur l’échelle de Richter. La centrale est censée supporter deux fois plus.