"C'est un discours sournois". Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a estimé dimanche matin lors du Grand rendez Vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France, qu'il fallait des sanctions, s'il était "vrai que les plus hauts responsables du football français parlent de quotas".
"Si c'est vrai, c'est choquant évidemment, on passe d'un 'slogan black blanc beur' en 1998 à des remarques sur une équipe de France où il y aurait trop de noirs" , a souligné le leader syndical. "On a parlé à un moment de lepénisation des esprits, c'est sournois". Pour François Chérèque, il y a de toute façon "un problème d'argent qui pourrit tout dans le football" français et il faudrait une réforme de fond.
"Si c'est vrai, c'est gravissime" :
Le développement du FN, "un échec français"
Interrogé sur la propagation du Front national dans les entreprises, et sur l'exclusion d'un adhérent de la CFDT, qui était également membre du FN avant d'être exclu pour avoir fait un salut nazi, François Chérèque refuse de parler d'un "échec" des syndicats". Ce phénomène "d'entrisme" reste marginal selon lui et "un cas ne fait pas des généralités".
Le développement du Front national est un "échec français", souligne le leader syndical qui a rappelé les derniers accords signés par la CFDT pour "lutter contre le sentiment d'exclusion" des salariés. Il a notamment mis en avant un accord signé pour les retraites complémentaires, qui "améliore la situation des retraités qui ont eu une famille nombreuse", soit 80% d'entre eux, mais aussi un accord sur l'emploi et le logement des jeunes.
"Ce n'est pas une invasion"
Le leader syndical a défendu les migrants tunisiens arrivant en France et attaqué la politique du gouvernement à leur égard. La France comme l'Europe doivent accueillir "provisoirement" les migrants tunisiens, quitte à négocier dans un deuxième temps "leur retour quand ils auront choisi un gouvernement". "Dans un premier temps, le problème n'est pas de se demander si on a les moyens de leur donner du travail, mais d'être solidaires et de les accueillir", a-t-il souligné.
"Ce n'est pas une invasion" :
Un "coup de pouce" pour le Smic
Sur le plan économique et social, le secrétaire général de la CFDT a aussi réclamé un coup de pouce pour le Smic au-delà de l'inflation, évoquant "un vrai problème de pouvoir d'achat" pour les salariés concernés qui sont les plus touchés par la hausse des prix.
"Je préférerais que le président de la République se préoccupe de ce problème là, plutôt qu'il fasse ce qu'il fait sur les primes et qu'il amène beaucoup de désillusions ensuite", a affirmé François Chérèque, évoquant la prime que le gouvernement a décidé d'imposer aux entreprises de plus de 50 salariés, si elles versent des dividendes en hausse à leurs actionnaires.
"Un vrai problème de pouvoir d'achat" :
Le patron de la CFDT a réclamé que cette prime, susceptible de diviser les salariés, soit également attribuée aux sous-traitants et aux intérimaires.