Une information judiciaire a été ouverte récemment au parquet de Marseille sur la gestion de Sanary-sur-Mer, dans le Var, épinglée dans un rapport de la Chambre régionale des comptes, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Présenté mercredi soir au conseil municipal, ce rapport sur la gestion de cette commune balnéaire de plus de 17.000 habitants, qui a pu faire l'objet d'un signalement au parquet dans le cadre de l'article 40 du code pénal, a relevé "d'indéniables tensions : autofinancement net insuffisant, endettement élevé, trésorerie tendue". Surtout, la Chambre des comptes de Paca a pointé des "procédures atypiques" en matière d'achat, de recrutement ou d'urbanisme. Autre problème: "la plupart des décisions importantes examinées dans le cadre du contrôle", relatives notamment à la passation des marchés, "ont été prises non par le conseil municipal qui en aurait préalablement délibéré mais par le maire", ce dernier "allant parfois même au-delà de la délégation qui lui est accordée".
Le conseiller municipal d'opposition (UMP) Olivier Thomas, président de l'association de défense des Sanaryens, a réclamé jeudi la démission de l'élu et annoncé le dépôt d'une plainte pour "faux en écriture publique, prise illégale d'intérêt, délit de favoritisme, trafic d'influence et détournement de fonds publics". Le maire (sans étiquette) Ferdinand Bernhard, élu depuis 1989, s'est dit vendredi "tout à fait serein". "Ce n'est pas la première fois que des gens essaient de me décrédibiliser en employant des méthodes diverses et variées", a-t-il déploré.