L'étau semble se resserrer autour du chef de l'Etat dans l'enquête sur le volet financier de Karachi puisque deux de ses proches sont désormais mis en examen. Mais la présidence de la République réfute jeudi, dans un communiqué diffusé en début d'après-midi, tout lien entre Nicolas Sarkozy et le financement de la campagne électorale d'Edouard Balladur en 1995. Et dénonce "calomnie et manipulation politicienne" dans ce dossier.
Sarkozy "n'a pas dirigé la campagne" de Balladur
Dans ce communiqué, l'Elysée assure que le chef de l'Etat n'a "jamais exercé la moindre responsabilité dans le financement de cette campagne", dont il était le porte-parole, et que son nom "n'a été cité par aucun témoin ou acteur de ce dossier". "M. Nicolas Sarkozy n'a jamais dirigé la campagne de M. Edouard Balladur", ajoute le document officiel.
Nicolas Sarkozy se redit par ailleurs "totalement étranger" au dossier de financement illégal de la campagne de Balladur par d'éventuelles rétrocommissions provenant de contrats de ventes d'armes.
François Fillon a pour sa part dénoncé jeudi dans un communiqué les "attaques insidieuses et calomnieuses" dont Nicolas Sarkozy est, selon lui, "la cible" à travers l'affaire Karachi. Le Premier ministre, "attaché au bon fonctionnement de nos institutions, invite les Français à rejeter les insinuations et les spéculations malveillantes qui entourent le déroulement des enquêtes", précise le communiqué, ajoutant que "l'affrontement politique n'autorise pas tout".
Bazire nie toute implication
Après Thierry Gaubert, ancien conseiller du président, Nicolas Bazire, un autre de proche de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen jeudi dans l'enquête sur une possible corruption politique lors de l'élection présidentielle de 1995.
Nicolas Bazire lui-même a fait part de son "absence totale d'implication", dans la signature de contrats d'armement au coeur de l'enquête, a déclaré son avocat Jean-Yves Liénard. "Aucun témoin ou mis en examen n'a une seule fois parlé de Nicolas Sarkozy, qui est totalement absent du dossier", a par ailleurs affirmé Me Liénard.
Le PS pointe du doigt
L'opposition socialiste a souligné jeudi les liens étroits entre Nicolas Sarkozy et plusieurs personnes mises en cause dans l'enquête sur l'attentat anti-français commis en 2002 à Karachi au Pakistan. Harlem Désir, premier secrétaire par intérim du Parti socialiste, a estimé jeudi que les mises en examen de Thierry Gaubert et Nicolas Bazire étaient "la marque d'une inacceptable déliquescence morale du clan au pouvoir".