"Irréalisables". C’est ainsi que les leaders de la CFDT de SeaFrance qualifient, dans une lettre ouverte rendue publique mercredi, les propositions de Nicolas Sarkozy pour financer leur projet de Scop. "La solution esquissée" par le président de la République lundi "ne peut être envisagée en raison de l'insécurité juridique qu'elle engendre", écrivent les porteurs de la coopérative ouvrière, énumérant toute une série d'obstacles juridiques, commerciaux et techniques.
Mariani critique la CFDT
Cette réponse de la CFDT a conduit le ministre délégué aux Transports, Thierry Mariani, à dénoncer l'attitude du syndicat. "Aujourd'hui cette Scop n'est pas financée. Grâce à la décision de Nicolas Sarkozy cette Scop peut être financée (...). Maintenant on explique qu'il existe des problèmes techniques, tout cela ressemble à une très grosse impréparation", a déclaré Thieery Mariani sur BFMTV.
Ce refus est une nouvelle étape dans le feuilleton du naufrage de cette compagnie de ferries en Manche. Nicolas Sarkozy a demandé lundi à la SNCF d'apporter son aide au projet de Scop par le versement d'indemnités exceptionnelles aux salariés -qui pourraient s'élever à 50 ou 60.000 euros- pour leur permettre de les réinjecter dans la coopérative.
Il a par ailleurs proposé le rachat des bateaux par la SNCF, qui les relouerait ensuite pour une somme modique à la Scop. Pour le président de la République, la liquidation définitive de SeaFrance est un préalable à ces mesures.
Prochain rendez-vous le 9 janvier
Le projet de coopérative ouvrière est la seule offre en lice pour reprendre la compagnie maritime qui emploie 880 personnes en CDI à Calais, et génère au moins autant d'emplois indirects. Mais il n'est pas financé, alors que la CFDT estime qu'il faudrait au moins 50 millions d'euros pour relancer l'activité
Prochaine étape : le 9 janvier, date à laquelle le tribunal de commerce de Paris devrait examiner le projet de reprise de la compagnie de ferries.