Statut de l'animal : la FNSEA craint des répercussions sur l'élevage

François Hollande s'était opposé à tout évolution du statut de l'animal au moment du salon de l'agriculture, fin février.
François Hollande s'était opposé à tout évolution du statut de l'animal au moment du salon de l'agriculture, fin février. © REUTERS/Jacques Brinon/Pool
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AGRICULTURE - Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, craint que la reconnaissance de la sensibilité de l'animal nuise à l'élevage. 

Une menace pour l'élevage ? La FNSEA regrette la décision des députés de reconnaître que les animaux sont "doués de sensibilité", craignant qu'un tel changement dans le Code civil ne "remette en cause la pratique de l'élevage". Dans une lettre ouverte au président de la République, le principal syndicat agricole du pays estime que cette évolution juridique pourrait "remettre en cause la pratique même de l'élevage, le savoir-faire des éleveurs en matière de bien-être animal et offrir par là-même une opportunité aux mouvements animalistes de multiplier les procédures judiciaires à leur encontre".

Dans ce contexte, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, demande à François Hollande un "arbitrage" sur le sujet. Interrogé par l'AFP, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll dit lui aussi jeudi qu'il n'était "pas favorable" à cet amendement. "J'ai parfaitement conscience de la nécessité du bien-être animal, mais le Code rural a déjà intégré que les animaux sont doués de sensibilité. Et repasser ça dans le Code civil, je n'y étais pas favorable" même si "je ne crois pas que cela va changer des choses (pour les éleveurs, ndlr), car il y a un parallélisme entre Code civil et Code rural", a-t-il expliqué.

Modification symbolique. Les députés ont reconnu mardi aux animaux la qualité symbolique "d'êtres vivants doués de sensibilité", alors que jusqu'à maintenant le Code civil les considère comme "des biens meubles". Cette modification législative fait suite à une pétition lancée il y a près de deux ans par la fondation de protection animale 30 Millions d'amis, et qui a reçu le soutien de plusieurs intellectuels.

François Hollande avait écarté la possibilité de modifier le statut de l'animal dans un entretien à l'hebdomadaire la France Agricole, publié au moment du salon de l'agriculture. "Dans le code rural notamment, l'animal est déjà considéré comme un être sensible. Pourquoi ajouter d'autres considérations?", savait-il lancé. 

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