Le chiffre. Ils étaient 750 l'an dernier, 500 il y a deux ans. Actuellement, ce sont un millier de soldats qui sont touchés par le syndrome de stress post-traumatique, selon les informations d'Europe 1. Un chiffre évalué par le service de santé des armées qui a mis en place l'an dernier une ligne téléphonique d'aide psychologique.
Vétérans. En un an, 330 militaires ont contacté ce numéro, qui les met en relation avec un psychologue. Parmi les appels reçus, 176, soit plus de la moitié, ont permis de détecter des soldats victimes du syndrome post-traumatique. La plupart des soldats qui ont appelé revenaient d'Afghanistan. Mais plus étonnant, 5% des appels proviennent d'anciens combattants d'Indochine ou d'Algérie. Il s'agit d'hommes qui osent enfin parler de leurs cauchemars à répétition, leur agressivité, de leur mal-être. Parmi eux, un ancien d'Afghanistan qui a mis le feu à sa maison, croyant être attaqué par des insurgés.
Agir tôt. Pour éviter d'en arriver à ces extrémités, l'armée tente de neutraliser ces comportements avant que les soldats ne rentrent chez eux. "Pendant six mois, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ils ont eu la menace de l'attentat, de l'attaque à la roquette, de l'attentat suicide... Alors ils reviennent avec une pression assez forte", explique le professeur Patrick Clervoy, psychiatre à l'hôpital militaire Saint-Anne de Toulon, qui a suivi les 200 soldats français qui étaient récemment en première ligne au Mali.
Un "sas" de décompression. Pour eux, il a "improvisé un sas" juste avant le retour en France, dans une base de détente à 30 km de Bamako. "Ça ne dure qu'une journée, c'est dans une atmosphère de détente. Les gens ne sont plus en casque, gilet pare-balle. Il y a beaucoup d'activités sportives et de détente", souligne le professeur Patrick Clervoy.
Moins de stress. En plus de ces activités, les psychiatres leur donnent également un cadre pour leur retour à la maison. Et les consignes sont plutôt simples : redevenez un papa, faites des câlins à vos enfants, reprenez doucement votre place dans votre famille. Et les soldats l'assurent : leur stress est tombé de 80% à 20%.
ZOOM - Le stress post-traumatique, c'est quoi ?
INTERVIEW - "Je voyais l'Afghanistan partout. J'ai pété un câble"