Un jeune homme a été condamné à un an de prison ferme lundi par le tribunal de Vesoul, pour avoir proféré des menaces de mort par téléphone contre l'école juive Ohr Torah, ex-Ozar Hatorah de Toulouse, où Mohamed Merah avait assassiné quatre personnes. Le tribunal correctionnel a condamné Lucien Abdelrhafor, 20 ans, à deux ans de prison dont un an avec sursis et mise à l'épreuve sur deux ans. Le procureur Jean-François Parietti a requis 30 mois de prison dont la moitié avec sursis. L'accusé a été reconnu coupable de "menaces de mort réitérées, aggravées par l'appartenance de la victime à une religion" pour avoir, le 16 septembre dernier, téléphoné depuis son domicile de Corbenay (Haute-Saône) à l'école Ohr Torah en déclarant: "Je suis le cousin de Merah et je vais tous vous tuer".
"Je n'ai rien fait, je suis innocent", s'est-il défendu, en larmes lors de l'audience, sans vouloir dire qui aurait passé l'appel. "Ce n'est pas moi", a-t-il encore hurlé à l'énoncé de la décision.
Le procureur s'est dit "certain de la culpabilité de Lucien Abdelrhafor. On a trouvé dans sa chambre le téléphone, avec la puce, qui a passé l'appel". Au moment de la perquisition, il aurait même par deux fois reconnu sa responsabilité, selon Jean-François Parietti. "Vous avez affaire à l'apprenti djihadiste parfait, c'est un jeune qui était en train de monter en puissance", a-t-il ajouté. L'enquête de gendarmerie a établi que le condamné, qui n'a aucun lien ni avec Mohamed Merah, ni avec Toulouse, était en voie de radicalisation religieuse mais sans lien établi avec un réseau islamiste radical. Natif de Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) de père inconnu et d'une mère originaire du Maroc, il avait été interpellé jeudi au domicile familial.
Pour l'avocate de la défense Me Caroline Lavallée, "on peut être un bon musulman sans pour autant avoir des idées fanatiques qui consistent a vouloir exterminer des communautés pour leur appartenance religieuse". Peut-être "qu'on peut imaginer que cet appel puisse être une sorte de test d'intégration" à un groupe radical, a ajouté l'avocate, s'interrogeant sur une possible manipulation de son client par un tiers.