Triple médaillé lors des championnats d'Europe d'athlétisme, Martial Mbandjock n’a pu fêter le week-end dernier ses performances comme il l’espérait : il a été refoulé d’une boîte de nuit de la région lilloise, a révélé jeudi le quotidien La Voix du Nord.
Partis pour fêter trois médailles
Samedi soir, Martial Mbandjock espère faire la fête avec des amis pour célébrer ses performances lors des championnats d’Europe d’athlétisme à Barcelone. Le jeune sportif a remporté deux médailles de bronze sur 100 et 200 mètres et une en or lors du relais 4 x 100 mètres.
De retour dans sa région - l’athlète est originaire de Roubaix - il se rend avec 5 personnes à la célèbre boite de nuit La Fabrik, à Villeneuve d’Ascq, dans la banlieue lilloise. En vain, puisque l’entrée dans l’établissement est refusée au groupe, qui compte deux personnes de couleur.
"Je ne voulais pas me poser en victime"
Les videurs de la boite de nuit ont-ils commis un délit de faciès ? L’athlète le pense et aurait pu s’imposer en révélant son identité. "Je ne voulais pas me poser en victime, ni me mettre en avant alors que des tas d'autres gars vivent chaque semaine la même chose", a témoigné le sportif à La Voix du Nord.
"Je suis habitué à ne pas être accepté et je m'aperçois que je ne suis même plus choqué, même plus en colère. J'aurais dû me présenter ? Dans ce cas, je trouve ça encore plus grave. Ça veut donc dire que si tu es noir, il faut être, entre guillemets, une star pour pouvoir entrer en boîte. Quand je sors avec mes amis, je suis juste Martial. Je ne suis pas Martial Mbandjock, l'athlète triple médaillé européen !", a-t-il poursuivi
L’établissement nie tout délit de faciès
Mise en cause, la direction de la boite de nuit nie toute discrimination. Franck Duquesne, le patron de La Fabrik explique avoir refoulé environ 400 personnes dans la soirée, l’athlète n’étant qu’une personne parmi tant d’autres.
Franck Duquesne lui reproche de ne pas avoir mis en avant son nom ou ses exploits. "Dans toutes les boîtes du monde, lorsqu'une vedette se présente, on la fait rentrer, c'est normal. Mais là, personne ne l'a reconnu et il n'a pas décliné son identité. Il n'avait pas réservé de table non plus", s’est-il justifié. Comme quoi, malgré trois médailles, on n’est pas sorti de l’anonymat.