Que pensez-vous de l’introduction d’une nouvelle ourse dans les Pyrénées ? C’est en substance la question qui est posée aux habitants de 930 communes des Pyrénées. Ils sont invités à participer à une consultation populaire à partir de lundi et jusqu’au 4 février 2011.
Cette consultation est organisée avant le lâcher d'une ourse dans le Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques, au printemps prochain. L’objectif est de remplacer Franska, tuée en 2007 lors d'un accident de la route. Mais pas seulement : la nouvelle femelle pourrait tenir compagnie aux deux mâles esseulés de l'ouest des Pyrénées. Cette décision est condamnée par les anti-ours et jugée insuffisante par ses partisans.
"Un plan minimal"
Pour François Arcangeli, responsable de l'Association pour le développement économique et touristique des Pyrénées centrales (Adet), "cette proposition de lâcher un seul ours est le plan le plus minimal". Il a jugé sur Europe 1 que c’est "un geste vers les éleveurs qui ont des difficultés de cohabitation avec les ours".
Pour lui, le renforcement de la présence de l'ours est indispensable. Ne rien faire, insiste-t-il, c'est s'exposer à des condamnations de la part de la Commission européenne pour non respect des engagements en matière de biodiversité et prendre le risque du gel de fonds européens destinés au massif pyrénéen, essentiels pour l'agriculture.
Les anti-ours n’en veulent pas d’autre
Les efforts du gouvernement pour établir une population viable dans les Pyrénées, au nom du maintien de la biodiversité, se heurtent aux résistances des éleveurs et des chasseurs. Ils se plaignent des dégâts causés aux troupeaux. Pour les anti-ours, la vingtaine de plantigrades présents dans les Pyrénées représente un danger. En 2010, 167 brebis auraient été victimes de l’ours.
"S’il y a d’autres réintroductions, d’autres problèmes vont se soulever", assure à Europe 1 Noël Fourtine, maire de la commune d’Esterre, dans les Hautes-Pyrénées. Selon lui, "l'ours fait bien plus de dégâts qu'on veut bien l'admettre. Ici, l'ours et le loup, on n'en veut pas. Si on veut faire disparaître les paysans, il faut continuer comme ça".
Les derniers lâchers (quatre femelles et un mâle) remontent à 2006, en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées.
Pour participer
Si vous souhaitez participer à cette consultation, vous pouvez adresser vos remarques, suggestions et réactions au préfet des Pyrénées-Atlantiques. Il est aussi possible de télécharger sur le site de la préfecture un dossier sur l'incidence qu'aura cette arrivée.