L’organisme n’aime pas être stressé. Encore moins par une privation de sommeil. Une seule nuit blanche suffit à affecter le système immunitaire, selon une étude anglo-néerlandaise publiée lundi dans le journal Sleep, rapporte Foxnews. Les effets seraient équivalents à ceux provoqués par le stress physique.
L'expérience a été menée sur quinze hommes âgés de 25 ans en moyenne et en bonne santé. Après avoir été maintenus éveillés pendant 29 heures consécutives, tous présentaient un taux de globules blancs, appelés granulocytes, très élevé. Leur nombre a largement augmenté pendant cette privation de sommeil, soulignent les auteurs de l'étude. Une réaction habituellement observée lors d'un stress physique intense.
Le manque de sommeil favorise les maladies
D'autres études ont déjà établi un lien entre le manque de sommeil et l’obésité, le cancer du sein et les maladies chroniques comme le diabète, précise Foxnews. Il faut donc désormais comprendre comment ces changements du système immunitaires peuvent influencer le développement de ce genre de maladies.
"Les futures recherches devront révéler les mécanismes moléculaires à l'origine de cette réponse au stress immédiat et élucider son rôle dans le développement de maladies associées à la perte de sommeil chronique", insiste sur le site du journal The Examiner, le Dr Katrin Ackermann, auteure principal de l'étude au Centre de recherches médicales de l'Université de Rotterdam, aux Pays Bas. "Si elle est confirmée par davantage de données, cela aura des implications dans la pratique clinique et pour les professions associées à la perte de sommeil à long terme, telles que les postes à rotation", conclut-elle.
Utilisée comme antidépresseur à l'hôpital
Dans certains cas, la privation de sommeil peut aussi être bénéfique. "Elle est notamment utilisée comme antidépresseur à l'hôpital, au rythme d'une nuit sur trois. La nuit blanche empêche en effet le sommeil paradoxal et ses rêves toxiques en période de dépression", explique dans une interview accordée à Libération le Dr Patrick Lemoine, psychiatre spécialisé dans les troubles du sommeil. "La privation de sommeil a, dans ce cas, l'avantage de rendre speed, très émotif et de faire démarrer au quart de tour", ajoute-t-il.
Mais là encore, insiste le Dr Lemoine, "tout le monde n'est pas égaux devant la privation de sommeil". Les gros dormeurs seront plus affectés par une nuit sans sommeil ainsi que les personnes dites "du matin".