Jeux vidéo : GTA, ce jeu hors la loi

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Comme ses prédécesseurs, le cinquième épisode du jeu d'action est un cocktail d'action ultraviolente. Au grand regret de certains.

L'INFO. GTA V, disponible depuis mardi 17 septembre, est un des jeux les plus attendus de cette fin d'année. Ce cinquième opus d'une série légendaire, disponible sur Xbox 360 et PS3, s'inscrit dans la lignée des épisodes précédents : bourré d'action, surdimensionné et surtout ultra-violent. Une provocation en guise de marque de fabrique parfaitement assumée par ses auteurs, mais qui n'a pas toujours fait sourire les plus conservateurs.

Un jeu d'action pur et dur. Dans GTA V, comme dans les quatre épisodes précédents, il s'agit de se plonger dans la peau d'un ou plusieurs gangster(s), afin de remplir un certain nombre de missions : voler des voitures, tuer certaines personnes (innocentes ou non) ou encore détruire des bâtiments. De nombreuses armes, du simple couteau jusqu'au lance-roquettes, sont à disposition du joueur. Enfin, historiquement, des codes de "triche" permettent au héros de garnir son compte en banque de plusieurs centaines de milliers de dollars en quelques secondes. Une liberté d'action et une sensation de transgression qui ont toujours plu en masse aux joueurs mais qui a systématiquement provoqué de vives polémiques.

Une première campagne de pub choc. Dès le premier épisode, l'éditeur Rockstar avait fait le choix de la provocation : la jaquette de GTA premier du nom montrait une voiture sur fond noir, avec la mention "Volez ce jeu". Un slogan repris sur des panneaux d'affichage, des bus et des pubs télé. Devant la colère des revendeurs de jeux, dont l'un menaça même de n'acheter aucune copie du jeu si la pub était maintenue, l'équipe marketing du jeu avait imprimé des milliers d'autocollants "Censuré" qui ont été posés sur la phrase d'accroche.

Interdit aux mineurs, adoré par les moins de 18 ans. Une récente étude de l'organisation Gallup révélait que sur 517 adolescents âgés de 13 à 17 ans, 60% avaient déjà joué à un GTA. Pourtant, le jeu d'action a toujours été classé "déconseillé aux moins de 18 ans". Le comté de St. Louis (États-Unis), devant le peu d'influence de ce classement, avait tenté de faire interdire la vente de jeux violents aux mineurs, citant notamment GTA en exemple. Finalement, la 8e cour d'appel fédérale des États-Unis était venu contredire cette tentative.

13.09 930x620 Jack Thompson

Responsable de plusieurs meurtres ? Selon Jack Thompson, un avocat américain qui a mené durant de longues années un combat contre les jeux vidéo violents, la série GTA serait à l'origine de diverses affaires meurtrières. "Je suis un père, un Chrétien et un avocat, et j'aime le monde dans lequel j'ai grandi au cours des années 50. À l'époque, on faisait des tirs à trois points, pas des tirs sur des innocents", déclarait Thompson en 2006 au journal Philadelphia Weekly. "Même si je n'approuve pas ces contenus personnellement, je ne cherche pas à priver les adultes de leur droit de les consommer librement. Mais je n'accepte pas que ces choses-là soient vendues à des mineurs". Jack Thompson n'est jamais parvenu à faire interdire la vente d'un GTA et a été radié, en septembre 2008, du barreau de Californie en raison de sa conduite professionnelle et de son acharnement contre l'industrie du jeu vidéo. Des accusations de harcèlement en provenance d'un ancien PDG du studio Take Two, à l'origine de l'éditeur Rockstar ont même été évoquées.

Dans la vraie vie, ça donne quoi GTA ? Le site spécialisé Jeuxvidéo.fr s'est amusé à compiler toutes les infractions à la loi vécues au cours d'une seule heure de jeu de GTA IV. Dans cette infographie consultable à cette adresse, on peut ainsi rouler 18 km à contresens, griller treize feux rouges, détruire neuf poubelles, treize poteaux électriques, braquer une banque, porter et utiliser des armes de première catégorie et tuer quinze personnes en 60 minutes de jeu. Le portail de jeux vidéo a comptabilisé les sanctions équivalentes à de tels agissements dans la "vraie vie" : deux peines de prison à perpétuité assortis de 55 ans de prison, cinq suspensions définitives de permis, plus de huit millions d'amende.