Interpol a saisi près de 10 millions d'unités de médicaments contrefaits, et potentiellement mortels, lors d'une vaste opération "Pangea 6" menée simultanément dans 99 pays, et ciblant les sites internet de vente de médicaments, a-t-on appris jeudi auprès de l'organisation de coopération policière à Lyon. "Les quantités saisies sont en augmentation de plus de 100% par rapport à l'opération précédente en 2012", a commenté Aline Plançon, sous-directeur du programme sur la criminalité pharmaceutique pour Interpol. D'après une évaluation d'Interpol, les médicaments saisis représentent une valeur de 41 millions de dollars.
En une semaine, du 18 au 25 juin 2013, plus de 17.000 sites internet vendant des médicaments, et 9.610 ont été fermés. 58 personnes ont été arrêtées. En France, 812.349 médicaments de contrebande et de contrefaçon ainsi que 138,7 litres et 641,5 kg de produits pharmaceutiques divers ont été saisis par la douane et 114 sites illégaux de mise en ligne de médicaments ont été identifiés. "De plus en plus de médicaments sont vendus sur internet, et trouvent de plus en plus d'acheteurs", selon Aline Plançon, qui rappelle la dangerosité des "faux" médicaments, dont le principe actif ou la dose ont pu être modifiés. D'après l'OMS, 50% des médicaments vendus sur internet seraient des contrefaçons.
Interpol a également joué sur "l'effet de surprise" cette année, puisque habituellement l'opération "Pangea" était menée à la fin de l'été. Même si l'organisation policière a conscience de "vider l'océan avec une petite cuillère", Aline Plançon souligne que ses actions "ont permis d'étudier les flots de financement des sites criminels organisés et de démanteler des réseaux".