DSK est-il devenu persona non grata à l'université de Cambridge ? A l'origine, l'ex-patron du FMI venait simplement exposer ses vues sur "l'état de l'économie mondiale" lors d'une conférence prévue vendredi, à l'invitation de la Cambridge Union Society, l'association estudiantine de la prestigieuse université. Mais cette invitation a tourné à la polémique en Angleterre.
Sa venue est vivement critiquée par la section "femmes" du syndicat CUSU (Cambridge university student's Union), qui a lancé une pétition et décidé d'organiser une contre-réunion ainsi qu'une manifestation.
"Pas lui donner une quelconque légitimité"
La Cambridge Union Society, ce club de débats, a décidé de son côté de maintenir son invitation au nom de la liberté d'expression. "Grande figure du FMI", DSK "a des connaissances exceptionnelles dans son domaine. C'est la raison pour laquelle nous l'avons invité", a répondu la Cambridge Union Society. "S'exprimer devant l'association n'implique pas une quelconque approbation ou un quelconque soutien".
Cette décision a provoqué la colère des anti-DSK. "On ne porte pas atteinte à la liberté d'expression de Strauss-Kahn. Il a des tas d'opportunités pour s'exprimer ailleurs. Simplement, nous ne voulons pas lui donner une quelconque légitimité. Surtout avec les accusations de proxénétisme qui pèsent contre lui", explique au micro d'Europe 1, Ruth Graham, à l'initiative de cette pétition qui aurait déjà recueilli plus de 700 signatures.
"Une évidence de se joindre à une forme d'action"
Le discours de l'ancien patron du FMI est prévu vendredi soir. Il devrait s'exprimer durant une heure et demie au moment même où la manifestation se tiendra devant le bâtiment de la conférence.
"En tant que femme, étudiante et membre de cette association qui défend le droit des femmes dans tous les domaines mais en particulier sur les questions d'agressions sexuelles et de viols, pour moi c'était une évidence de se joindre à une forme d'action", renchérit Clémentine Beauvais, doctorante et membre de l'association des femmes de Cambridge.
L'avocat de Nafissatou Diallo sera là
Pour affirmer leur refus d'accueillir l'ancien ministre socialiste, les manifestantes ont également invité l'avocat de Nafissatou Diallo. Lors de ce débat, Douglas H. Wigdor "va évoquer son cas et la façon dont le système judiciaire désavantage systématiquement les femmes et les immigrants", a annoncé le CUSU dans un communiqué. Il prendra publiquement la parole vendredi en début d'après-midi.