L’INFO. La Russie va devoir se débrouiller avec de nouvelles sanctions. Les Etats-Unis et l’Union européenne ont décidé lundi d’allonger la liste des responsables russes. Washington, de son côté, vise également sept sociétés russes.
La cible ? Poutine. Dernièrement, l’administration américaine a tenté de frapper Vladimir Poutine au plus près. Dans sa précédente série de sanctions, les oligarques visés étaient ceux qui s’occupent de gérer les actifs secrets du président russe. Lundi, la Maison-Blanche a pour la première fois nommément cité Vladimir Poutine, comme la cible de sanctions, par le biais du co-fondateur de Gunvor, une entreprise de négoce d’hydrocarbures basée en Suisse. “Poutine a des investissements dans Gunvor et peut avoir accès à des fonds de Gunvor”, indique le communiqué du département du Trésor américain. La CIA soupçonne le président russe de détenir 75% de la société. De son côté, Gunvor a nié tout lien avec Vladimir Poutine, écrit le New York Times. Pour les Etats-Unis, il s'agit ainsi d'intimider Vladimir Poutine et lui montrer qu’ils savent où est caché son argent.
Le pactole du président. Officiellement, Vladimir Poutine ne gagne pas vraiment plus d’argent que ses homologues français, américain ou allemand : 100.000 dollars (72.000 euros) pour 2013, selon le Kremlin. Mais l’étendue de la fortune réelle du président est un serpent de mer. Depuis son arrivée au pouvoir, les spéculations vont bon train. On parle d’une fortune estimée entre 40 à 70 milliards de dollars (28 à 50 milliards d’euros), que le Kremlin dément systématiquement.
En 2012, Boris Nemtsov, un opposant au pouvoir, avait publié des photographies de résidences présumées de Vladimir Poutine. Selon lui, le président russe serait propriétaire d’une vingtaine de villas ou palais, de 43 avions, de 15 hélicoptères et de quatre yachts. On imagine mal comment l’homme politique aurait pu se payer ces extravagances avec "seulement" 100.000 dollars par an.
Des montages financiers complexes. Washington soupçonne Vladimir Poutine d’être impliqué dans les activités de grandes entreprises russes, des géants de l’hydrocarbure et de l’énergie. Pourtant, personne n’a pu le démontrer de manière irréfutable. Lors de la révélation des câbles diplomatiques de WikiLeaks, on apprenait dans le Guardian que l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice soupçonnait l’existence de cet argent. L’ambassadeur américain à Moscou utilisait lui-même le terme de “rumeurs”, en évoquant le trésor de Vladimir Poutine.
Le Nouvel Observateur avait recueilli le témoignage de Sergueï Kolesnikov, un ancien homme d’affaires qui affirmait avoir créé un montage financier complexe destiné à enrichir le dirigeant russe. Le président russe serait passé par une banque installée au Luxembourg pour détourner de l’argent.
Moscou répond immédiatement aux sanctions. La réaction du Kremlin a été immédiate lundi, après l’annonce des dernières sanctions. La Russie “va répondre”, a déclaré lundi le vice-ministre des Affaires étrangères. Preuve, peut-être, que Washington a touché juste.
DE CONCERT - Les Etats-Unis et l'Union européenne renforcent les sanctions contre la Russie
G7 SANS G8 - Les Sept d'accord sur le principe de sanctions
ZOOM - Qui est visé par le premier jet de sanctions