C'est la priorité d'Alassane Ouattara. Tant que la sécurité ne sera pas rétablie à Abidjan, il n'y aura ni reprise d'activité ni arrêt des pillages, qui ont empiré depuis l'arrêt des combats.
Des commandos pro-Ouattara assurent actuellement un semblant de sécurité, mais ils sont totalement désorganisés. Beaucoup de ces combattants viennent du Nord et ne connaissent pas Abidjan. En outre, pour la plupart, ils ne sont pas soldats. Les armes en main, ils ne savent pas vraiment les manier. Certains profitent même de leur situation de nouveau maître dans la ville pour procéder à des pillages dans les quartiers huppés.
Et certains quartiers de la capitale économique continuent à être sous le joug des jeunes patriotes de Laurent Gbagbo. Ils sont en position de snipper et maintiennent la terreur.
Des patrouilles françaises
Du coup, Alassane Ouattara a décidé mardi de renommer à leur poste trois des principaux généraux de l'ancien pouvoir car ils ont une véritable autorité sur les forces de police et de gendarmerie. Mais le soutien des militaires français, qui vont commencer à patrouiller dès mercredi dans Abidjan, ne sera pas de trop.
Car le climat d'angoisse dans la ville est exacerbé par l'incertitude autour du sort réservé à Laurent Gbagbo. L'ONU a voulu l'exfiltrer mardi, mais il est finalement resté pour une seconde nuit à l'hôtel du Golf. Les autorités ne savent pas comment gérer le cas de l'ex-président ivoirien, ni où le placer en détention. Il s'agit non seulement de le maintenir sous bonne garde, mais aussi d'éviter un sydrôme à la "Ceaucescu", avec une vengeance sauvage à la clé.