Aung San Suu Kyi est libre

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
L'opposante a été libérée samedi après plus de sept ans passés en résidence surveillée.

L'opposante Aung San Suu Kyi, symbole de la lutte pour la démocratie en Birmanie, a été libérée samedi après plus de sept années consécutives de résidence surveillée. Des responsables officiels ont pénétré dans sa maison, rue de l'université à Rangoun, vers 17 heures (11h30, heure française) pour lire à l'opposante l'ordre de libération de la junte.

"J'ai beaucoup de choses à dire"

Criant et applaudissant à tout rompre, des milliers de personnes avaient commencé à se rassembler samedi à l'aube devant la vieille bâtisse familiale posée sur le bord d'un lac, en plein centre de Rangoun, pour voir la "Dame" de Rangoun. Aung San Suu Kyi est alors apparue devant les grilles de sa maison, souriante. Elle a saisi une fleur qui lui avait été lancée et l'a glissée dans ses cheveux.

Devant une foule en délire, la lauréate du prix Nobel de la paix a invité ses partisans à travailler "à l'unission" pour l'avenir du pays, et les a invités à venir l'écouter dimanche à midi (7h30, heure française) au siège de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avec lequel elle a mené tout son combat politique depuis son apparition sur la scène birmane en 1988. "Je veux vous dire qu'il y aura un moment pour sortir. Ne restez pas silencieux quand ce moment viendra", a-t-elle ajouté. "J'ai beaucoup de choses à dire, car nous ne nous sommes pas vus depuis longtemps".

"Absolument aucune condition"

Un haut responsable birman a affirmé, sous couvert d'anonymat, qu'Aung San Suu Kyi était "complètement libre, il n'y a absolument aucune condition" à sa libération. La télévision birmane a par ailleurs indiqué qu'Aung San Suu Kyi avait été libérée pour bonne conduite. "Aung San Suu Kyi s'est bien comportée", a estimé la télévision, ajoutant que l'opposante avait "obtenu une amnistie pour l'ensemble de sa peine".

Quelle liberté ?

Aung San Suu Kyi, que le généralissime Than Shwe - leader de la junte birmane - déteste, a vécu enfermée sans interruption depuis 2003 et pendant près de 15 des 21 dernières années. En mai 2009, elle était libérable jusqu’à ce qu’un illuminé américain réussisse à nager jusqu'à son domicile de Rangoun. Les autorités en avaient alors profité pour lui infliger 18 mois supplémentaires de résidence surveillée.

Une question se pose désormais : quelle sera le champ d’action d’Aung San Suu Kyi ? "Sa liberté physique ne suffit pas", avait souligné Isabelle Dupuis, d’Info-Birmanie. "C’est une dirigeante politique, il ne faut pas l’oublier, alors ce qui compte le plus, c’est sa liberté politique, le fait qu’elle puisse se déplacer, s’exprimer publiquement. Et donc retrouver les fonctions de dirigeante qu’elle devrait exercer depuis de longues années".