Nouveau coup dur pour la défense de Florence Cassez. La Française, condamnée en 2008 à soixante ans de prison pour enlèvement au Mexique, a été mise en cause par Mario Vallarta Cisneros, le frère de son ex-compagnon, rapporte le quotidien mexicain Milenio. Surnommé "El Chaparro", ce membre fondateur du réseau Zodiac a affirmé devant les enquêteurs mexicains que la jeune femme, arrêtée en 2005, avait eu une participation active dans leurs activités criminelles.
Jusqu'à son arrestation le 27 avril par la police fédérale, le frère d'Israel Vallarta était à la tête de la bande de ravisseurs Les Vallarta. Lors de sa déposition, Mario Vallarta a soutenu que Florence Cassez avait un rôle clé dans l'organisation criminelle puisqu'elle était responsable de la détention et de l'alimentation des personnes enlevées. Pour faire pression sur eux, elle n'aurait pas hésité à les menacer de mutilation, toujours selon sa déposition.
Trop de "prise" sur son frère
Lorsque Florence Cassez est devenue la fiancée d'Israel Vallarta, le réseau a commencé à se déliter. La Française avait "trop d'influence" sur son frère, a raconté aux enquêteurs et au ministère public El Chaparro. Elle lui aurait interdit par exemple de révéler aux autres le montant des rançons demandées aux familles des personnes kidnappées.
En 2009, David Orozco, lui aussi membre du clan Zodiac, avait apporté un témoignage similaire. Reste que peu de temps après, il avait raconté que les autorités l'avaient torturé pour lui arracher ces déclarations.
Les Cassez dénoncent "les pressions"
Déjà condamnée par l'opinion publique mexicaine, ce témoignage de Mario Vallarta vient assombrir un peu plus l'horizon de Florence Cassez. "Le gouvernement actuel fait pression sur les tribunaux (...) Peut-être que le prochain gouvernement n'agira pas de la même manière", a déploré Charlotte Cassez mardi lors d'un déplacement à Mexico avec son mari Bernard. La mère de la Française semble donc attendre beaucoup de l'élection présidentielle mexicaine qui se déroulera le 1 juillet.
L'avocat de Florence Cassez, Agustín Acosta affirme que "ses droits constitutionnels ont été violés" :
L'affaire rééxaminée
En mars dernier, la Cour suprême du Mexique avait refusé de remettre en liberté Florence Cassez tout en reconnaissant que ses droits avaient été bafoués dans la procédure. "Nous avons une grande confiance en la Cour suprême (...). Les juges ont dit qu'ils étaient favorables au réexamen de l'affaire parce que ses droits constitutionnels avaient été violés", a d'ailleurs insisté sa mère.
La Cour suprême devrait à nouveau se prononcer sur la libération de la prisonnière de 37 ans. Début mai, la juge chargée du réexamen de l'affaire, Olga Sanchez, a estimé que Florence Cassez devrait être remise en liberté.