L'INFO. Non, il n'y a pas de risque d'enlisement en Centrafrique. C'est le message qu'a martelé jeudi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en visite à Bangui près d'un mois après le déploiement des forces françaises dans le cadre de l'opération Sangaris. Pourtant, les 1.600 soldats français chargés de mettre fin aux violences ont du mal à accomplir leur mission, dans un pays plongé dans un cycle de représailles et contre-représailles entre chrétiens et musulmans.
>> L'envoyée spéciale d'Europe 1 à Bangui a rencontré des Centrafricains qui ont de moins en moins confiance dans l'opération Sangaris.
Chez les chrétiens de Bangui, la confiance s'effrite. Près de la base française, à l'aéroport de Bangui, là où ils se sont réfugiés en masse, on reproche désormais plus qu'on ne remercie. "La force Sangaris est là, la tuerie continue, les braquages continuent", constate au micro d'Europe 1 un déplacé, qui ne "comprend plus".
"La force Sangaris est incapable de nous donner une solution favorable, elle est dépassée par les événements", poursuit-il. Ce que voudraient ces chrétiens, ce serait de voir les soldats français partout, en permanence, et qu'ils détruisent toutes les armes des milices. Une mission impossible, mais certains déplacés du camp jurent que ce n'est qu'à cette condition qu'ils pourront rentrer chez eux.