La France devient de plus en plus dure face à la Côte d'Ivoire. Vendredi, elle a appelé les Nations Unies à adopter de nouvelles sanctions contre le régime de Laurent Gbagbo. Le président sortant refuse de céder le pouvoir à son rival, Alassane Ouattara, pourtant considéré par la communauté internationale comme le vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre dernier.
Paris s'inquiète de la situation ivoirienne. Car depuis près de cinq mois, les violences font rage dans le pays. L'escalade de la violence, en plein coeur de la capitale économique du pays, ravive la crainte de voir le pays à nouveau sombrer dans la guerre civile. Depuis la mi-février, les affrontements se multiplient à Abidjan entre insurgés pro-Ouattara et Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à Laurent Gbagbo, menaçant le régime en place jusqu'aux abords du Plateau, le quartier du palais présidentiel.
La France condamne les "massacres" de Gbagbo
Jeudi, une attaque à l'arme lourde a ravagé le quartier d'Abobo, fief à Abidjan du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara. Et la nuit suivante, ce même quartier a été la cible de tirs à l'arme lourde par "les forces armées du camp" du président sortant. La France a condamné vendredi un "massacre délibéré de civils" par des forces fidèles au président ivoirien sortant, après un bombardement qui a fait près de 30 morts la veille à Abidjan. Les Nations Unies ont assuré que cette attaque à Abobo pourrait constituer un "crime contre l'humanité". Et le secrétaire des Nations Unies, Ban Ki-moon, s'est dit "choqué" et a "condamné" ces affrontements ainsi que "l'escalade de la violence à Abidjan et dans l'ouest de la Côte d'Ivoire".
Laurent Gbagbo s'est dit prêt vendredi à un "dialogue" avec son rival Alassane Ouattara et a appelé les combattants du camp adverse à "déposer les armes". Et ce, alors que l'ONU a évalué à plus de 410 le nombre de morts dans les violences post-électorales en Côte d'Ivoire depuis la mi-décembre.